Quand Thierry Ardisson racontait ses souvenirs de jeunesse à Nice

Thierry Ardisson était issu d'une vieille famille du Comté de Nice. En avril 2011, l'animateur, décédé ce 14 juillet 2025 à l'âge de 76 ans, évoquait ses étés niçois entre les quartiers de Riquier et de la Californie.

Article réservé aux abonnés
Lionel Paoli Publié le 14/07/2025 à 15:45, mis à jour le 14/07/2025 à 15:45
interview
En 2011, Thierry Ardisson évoquait pour la première fois ses étés niçois. Photo Christian Buffa

On le présentait parfois comme le roi de la provoc'. Un titre que ce légitimiste convaincu, grand gourou de la religion cathodique, ne reniait jamais. Mais avant d'imposer ses lunettes noires à nos nuits blanches, avant même d'inventer des slogans publicitaires inspirés ("Y'en a pas deux" pour Lapeyre, c'était lui !), le petit Thierry passait ses vacances dans la ville-creuset de sa famille. Là où il s'est toujours "senti chez lui"... sans y avoir jamais habité à plein-temps.

En avril 2011, il nous avait accordé une interview exclusive dans laquelle, pour la première fois, il revenait sur ses jeunes années.

Ardisson, c'est un nom du Sud ?

Ça vient du latin Ardus Sonus, que l'on peut traduire par "voix forte" ou "grande gueule" ! C'est un patronyme transfrontalier : il y a beaucoup de "Ardissone" en Italie et de "Ardisson" dans les Alpes-Maritimes. À Cannes, autour de l'église du Suquet, on trouve le quartier des Ardissons. Dans les archives de la paroisse, mon grand-père a retrouvé la trace de Ardisson implantés depuis le XVe Siècle ! Entre Antibes et Juan-les-Pins, il y a aussi une rue des Ardisson. A Cannes, également.

Vos parents…

Ma mère Renée Gastinel est née à Nice, rue Gioffredo. Mon père Victor a vu le jour à Saint-Laurent-du-Var, mais il a grandi à Golfe-Juan où il a rencontré ma mère. Victor travaillait dans le BTP. Après guerre, mes parents ont été obligés de s'expatrier pour aller vivre là où il y avait du travail ; tunnel sous le Mont-Blanc, autoroute du Sud, etc. Ils déménageaient tous les deux ou trois ans, au fil des chantiers. C'est comme ça que je suis né, totalement par hasard, dans la Creuse !

"Le Paradis perdu des déracinés"

Que représentait Nice pour vous et votre famille ?

Quelque chose comme le Paradis perdu des déracinés. Nice était un repère, le seul endroit où nous avions des racines. Il y avait un culte du Sud chez les Ardisson. Le dimanche, à la fin du déjeuner, mon père nous jouait toutes les scènes des films de Pagnol ! Lorsque je les ai vus, j'avais l'impression de les connaître par cœur.

Vous veniez souvent à Nice ?

Jusqu'à l'âge de 14 ans, tous les ans. C'est sans doute pour ça que je m'y sens chez moi. Mon parrain, le cousin germain de mon père, vivait en face de la gare de Riquier. C'était très beau, avec l'observatoire qu'on apercevait sur la montagne. La tante de ma mère, elle, habitait sur la Californie. C'était beaucoup moins construit qu'aujourd'hui. Elle était gardienne d'une très belle villa, copie conforme du Petit Trianon de Versailles, et rien que sa maison était déjà un palais pour moi. Le parc était magnifique, palmiers, plantes grasses, fontaines, statues… Je n'oublierai jamais ce temple du Nevermore !

Par la suite, votre carrière vous a souvent ramené dans la région…

Oui. Après mon bac, à 16 ans, j'ai fais mon premier boulot comme disc-jockey, à Juan-les-Pins, au Whisky-à-Gogo. Puis des émissions à Cannes, Saint-Tropez… Ma mère habite à Bormes-les-Mimosas.

Vous n'avez jamais songé à vous installer à Nice ?

Non. Et moins encore aujourd'hui qu'hier, lorsque je vois ce qu'est devenue la Côte d'Azur ! Le littoral a été littéralement massacré par les constructions. Même si, bien sûr, il y a encore des endroits sublimes dans la vieille ville…

Thierry Ardisson, bébé, avec son père Victor. Photo DR / archives N.-M..
Thierry Ardisson le jour de sa communion solennelle. Photo DR / archives N.-M..
Thierry Ardisson au début des années soixante. Photo DR / archives N.-M..

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.