"On était une famille très modeste, c'est ce qui m'a poussée à travailler la nuit": à Saint-Tropez pour organiser un gala caritatif, Cathy Guetta revient sur son enfance varoise

Née à Dakar, Cathy Guetta a vécu toute son enfance et son adolescence à Toulon. Cela, avant d’écrire son histoire du côté de Saint-Tropez. Icône de la nuit à travers le monde, elle garde le Var chevillé au corps.

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Fabrice Michelier Publié le 17/07/2025 à 12:00, mis à jour le 17/07/2025 à 12:00
Cathy Guetta, mercredi soir, lors du gala de charité organisé au Nikki Beach à Saint-Tropez. Photo DR

Elle vit entre Los Angeles et Ibiza, éclaire les nuits des fêtards du monde entier… mais Cathy Guetta demeure particulièrement attachée au Var.

À Saint-Tropez, là où tout a commencé, mais aussi à Toulon, où elle a grandi, entre les quartiers de Siblas, la Coupiane et la Serinette. "Et la plage de l’Estagnol ou du Mourillon, où on allait passer la journée, avec la glacière, les rabanes… les balades au Faron, où on voit toute la rade", rembobine-t-elle.

Quand elle évoque son enfance sous le soleil varois, la plus célèbre des organisatrices de soirées laisse tomber les paillettes pour quelques larmes aux paupières.

"C’est toute mon enfance et mon adolescence, la maison de mes parents… Lorsque j’ai eu mes enfants, toutes les semaines ou presque, on descendait à Toulon. Puis, Toulon et le Sud, ce sont aussi pour moi des saveurs, des odeurs. Partout où je suis, j’ai toujours des sachets de lavande avec moi. Et puis, il y a ce sens de l’accueil dans le Sud, cette générosité..."

Loin du train de vie qu’elle mène aujourd’hui, elle se souvient aussi "des moments très difficiles. On était une famille très modeste. C’est ce qui m’a poussée à travailler la nuit. J’ai décidé d’arrêter mes études pour aider à payer les factures."

De Toulon à Saint-Tropez

Et cela la mène à Saint-Tropez. Là où elle suivait son frère, alors DJ, dans des soirées. "Quand j’avais 16-17 ans, c’était un endroit qui me faisait rêver. On venait avec les copains, on regardait les bateaux, les belles vitrines…"

À 18 ans, elle plonge dans les soirées du Bal, tenu alors par Sophie Rallo. "C’était le premier club de toute la Côte d’Azur à passer de la house. C’était fou!" Cathy Guetta finit par trouver une place à l’Hysteria pour travailler.

Mais c’est au Bal, en 1989, qu’elle rencontre un certain David. "Il était étudiant à Nanterre. Il était venu du côté de Cavalaire avec des amis. Il voulait organiser des soirées dans des petits clubs et faire venir les gens de Saint-Tropez", se remémore-t-elle, sourire aux lèvres.

C’est là que leurs regards se croisent. Coup de foudre immédiat. "Quelques jours après, ses copains sont repartis, lui est resté avec moi."

Le jeune couple, sans grands moyens pour vivre à Saint-Tropez, est hébergé chez des amis, à droite à gauche. "C’était magnifique… Quand je pense à ces débuts, c’est fou. Ce qui est drôle, c’est que dès le début, Sophie Rallo disait: “Ces deux-là vont se marier." On en rigolait. On avait promis que si on se mariait, elle serait notre témoin. Ce qui a été le cas quelques années plus tard. »

Le Sud dans le sang

Sur le plan professionnel, Cathy se fait vite remarquer à l’Hysteria. "Un jour, Jean-Christophe Martin, directeur du Palace à Paris, vient me voir et me dit: “J’adorerais que vous travailliez chez nous."" 

À la fin de la saison, elle réunit ses économies et prend la direction de la capitale, à l’aube des années 1990. Faute d’opportunité immédiate au Palace, elle commence par préparer des cocktails dans un autre établissement, puis trouve une place dans un after.

L’année suivante, alors qu’elle s’apprête à rejoindre le Club Med, Jean-Christophe Martin la recontacte pour un poste aux Bains Douches. Le choix est vite fait.

Dans le même temps, la carrière de David prend elle aussi de l’ampleur. Le couple allie ses compétences pour devenir petit à petit les maîtres des nuits parisiennes – et bien au-delà. Lui enivre les foules derrière les platines, pendant que Cathy veille à ce que tout se déroule sans fausse note.

"J’ai toujours voulu donner aux gens, les faire rêver. Je suis là pour régler tous les problèmes et que tout se passe bien. Quand tout le monde repart avec le sourire, c’est mon cadeau. C’est peut-être lié à mon éducation dans le Sud."

Aujourd’hui séparée de David (depuis 2014), Cathy continue son activité du côté d’Ibiza, mais garde toujours une place particulière dans son cœur pour le Var. Ses frères et ses neveux sont toujours installés dans la métropole toulonnaise.

Et une fois par an, Cathy Guetta s’accorde une semaine à Saint-Tropez, qu’elle termine toujours le samedi par un tour du marché. Histoire de faire le plein de saveurs.

Ambassadrice de la lutte contre la drépanocytose

Loin des paillettes et des folles soirées, Cathy Guetta est aussi une maman. Alors, quand l’International Sickle Cell Fund, un fonds de dotation engagé dans la lutte contre la drépanocytose, l’a contacté pour devenir ambassadrice de la fondation, elle n’a pas hésité.

Cette maladie génétique très répandue, qui affecte l’hémoglobine des globules rouges, se manifeste notamment par une anémie, des crises douloureuses et un risque accru d’infections.

"Pour être honnête, je n’avais pas connaissance de cette maladie avant d’être contactée. Mais lorsqu’on m’a dit que 1.000 enfants meurent chaque jour et qu’il n’y a pas assez de traitements car ça coûte trop cher... Bien entendu que j’ai dit oui pour essayer d’aider à mon petit niveau."

Plutôt que de faire une simple vidéo de soutien sur les réseaux, la Varoise fait marcher son réseau et met en œuvre ses compétences pour organiser un événement: un gala de charité qui s’est tenu mercredi soir. Et comme souvent dans sa vie, cela passe par Saint-Tropez.

Lors d’un événement à Monaco, elle rencontre Lucia Penrod, propriétaire du Nikki Beach, et Célia Gumbau-Serra, la CEO (cheffe opérationnelle). "Pour la petite histoire, Célia a été mon assistante pendant quatre ans!"

Très vite, les trois femmes tombent d’accord pour organiser l’événement dans l’établissement tropézien. Ça, c’était le week-end du 25 mai. "J’ai ensuite délégué à l’équipe du Nikki Beach toute la partie logistique. Le reste, je me suis attachée à ce que l’on retrouve ma patte."

L’organisatrice a mis les petits plats dans les grands avec un dîner gastronomique organisé par le chef Alessandro Pizza et une collecte de fonds avec des lots d’exception comme un double magnum de Petrus 1996, une paire de souliers sur-mesure de Christian Louboutin... "J’avais envie de lever le maximum de fonds pour payer le maximum de traitements et sauver des vies."

L’argent collecté mercredi va permettre de financer le traitement annuel de 3.500 enfants atteints par la forme sévère de la drépanocytose.

C’est au Sénégal que le fonds international Drépanocytose (en partenariat avec Drep Afrique et le laboratoire Teranga Pharma), a initié la production du traitement à prix coûtant..

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