Créé en 1984 à Cincinnati, dans l’Ohio, le magazine "Billboard" est devenu un acteur incontournable du monde de la musique. Grâce à ses articles, mais aussi à ses classements hebdomadaires, scrutés à la fois par le grand public et la profession. Les plus connus étant le Hot 100, listant les chansons les plus populaires de la semaine, tous genres confondus, tandis que le Billboard 200 établit les meilleures ventes d’albums aux États-Unis.
De passage à Cannes pour le Midem (Marché international du disque et de l’édition) fin janvier, Mike Van, le président de "Billboard", a affirmé sa volonté de s’implanter sur d’autres marchés. "Cela s’inscrit dans une continuité de notre engagement de longue date à célébrer les réussites et à connecter les artistes avec leurs fans à travers le monde", a-t-il déclaré, lors d’une conférence où le lancement d’une version française avait été annoncé.
Burna Boy en exclu pour démarrer
À la tribune, aux côtés de Mike Van, on trouvait Ulysse Hennessy et Nicolas Baudoin, respectivement directeur général et président de "Billboard France".
À 25 et 28 ans, les deux amis, que nous avons rencontrés à Cannes, ont déjà cumulé beaucoup d’expérience. Le premier a d’abord œuvré comme beatmaker pour la scène rap et signé quelques hits pour Columbine et Djadja & Dinaz, avant de se tourner vers la finance. Le second a fait ses armes chez le média rap Booska-P, avant de travailler dans le management, puis de passer quatre ans au sein de Warner Music Group.
Ensemble, Ulysse Hennessy et Nicolas Baudoin ont fait grandir "Ventes rap", un média "dédié à l’actualité de l’industrie rap, en France et dans le monde."
Les voilà lancés dans un nouveau défi d’envergure. Le 13 février, "Billboard France" a démarré son activité en ligne. Histoire de marquer son ambition, le magazine numérique a dégainé une première couverture mettant en lumière Burna Boy. La superstar nigériane de l’afrobeats, attendue au Stade de France le 18 avril, lui a accordé une interview exclusive.
Toucher le grand public et les pros
"Notre ambition est de devenir une référence à la fois pour le grand public, à travers les réseaux sociaux et YouTube, et pour les professionnels, plutôt par le biais de notre site et d’une newsletter", explique Ulysse Hennessy.
Comme la maison-mère américaine, "Billboard France" délivrera son Hot 100, chaque lundi, avant de présenter son Billboard 200 le vendredi. Par la suite, d’autres classements devraient voir le jour.
Tout en proposant du contenu sur l’aspect culturel de la musique, "Billboard France" mise sur des formats assez accessibles autour du business. "Cette industrie peut sembler opaque pour le grand public. Mais on sait qu’il y a des questions qui l’intéressent, comme la rémunération des artistes avec le streaming, le financement d’une tournée", résume Ulysse Hennessy.
Dans la famille SoPress
Pour faire de la douzième déclinaison internationale de "Billboard" un succès, lui et son associé peuvent compter sur le soutien du groupe SoPress, éditeur des magazines So Foot, Society ou encore Tsugi. "Ils sont réputés pour la qualité de leurs publications, mais ils ont aussi une véritable expertise dans le domaine audiovisuel. Ils produisent beaucoup de publicités, de courts-métrages ou de documentaires. Pour nous, cette expertise et cette force de frappe seront essentielles", estime Nicolas Baudoin.
SoPress, qui joue le rôle d’incubateur, accueille l’équipe de "Billboard France" dans ses locaux depuis le mois de novembre et lui alloue un journaliste, ainsi que quatre créatifs.
commentaires