Soupçonné du vol d’un sac de 1.950€ à Monaco, il est relaxé

En dépit du faisceau d’éléments à charge rapportés par des témoignages, un sérieux doute subsistait sur la culpabilité du SDF néerlandais.

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Jean-Marie Fiorucci Publié le 14/12/2020 à 19:03, mis à jour le 14/12/2020 à 19:03
Le tribunal correctionnel de Monaco. Photo archives Michael Alesi

On ne connaîtra jamais le personnage étrange venu en Principauté pour voler un sac à main d’une valeur de 1950 euros dans la boutique "Louboutin", d’après le témoignage de la vendeuse.

Sans emploi, ni résidence connue, ce ressortissant néerlandais devait comparaître devant le tribunal correctionnel afin de s’expliquer sur des faits reprochés le 6 août, vers 14h45, dans le commerce chic de l’avenue de Grande-Bretagne. Qu’importe son absence à l’audience!

Désir compulsif

Le président Florestan Bellinzona (assesseurs: Mme Françoise Dornier et M. Adrien Candau) s’est imprégné du dossier et il s’est lancé dans une instruction exhaustive et objective d’une procédure a priori pénale.

D’après l’employée, au cours de sa déposition, l’individu s’était déjà rendu le même jour dans l’enseigne située dans le Carré d’Or de Monte-Carlo en fin de matinée.

Il y retournait en début d’après-midi, restait un instant, peut-être admiratif excessif, près du luxueux sac qu’il avait repéré auparavant.

Mais à trop le contempler, avec l’idée plausible de le monnayer afin d’obtenir par sa revente quelques subsides, le quadragénaire suivait son désir compulsif.

Il s’emparait de l’objet convoité et s’enfuyait aussitôt précipitamment.

La vendeuse, vigilante et, à n’en pas douter, dotée d’une sorte d’instinct prémonitoire, avait anticipé la réaction de ce client indécis... Elle lui courait après.

Comme il se savait poursuivi, le voleur lâchait le précieux accessoire féminin dans la nature...

"Munis d’une description précise de l’escamoteur, a détaillé le magistrat, les policiers interpellaient ce touriste peu ordinaire et alcoolisé vers 15h30."

"Les enquêteurs attendaient qu’il retrouve ses sens pour l’interroger. Comme il contestait les faits, trois photos de la vidéosurveillance apportaient la conviction qu’il s’agissait bien du même homme repéré dans la boutique."

"Mais, sur aucun des clichés, il apparaissait avec le sac. Tout comme dans les enregistrements des caméras urbaines réalisés sur le trajet de la course-poursuite."

"Il est également question de couleurs différentes au niveau de la tenue vestimentaire. Nous n’avons aucun casier le concernant."

Doute sur sa culpabilité

Toutefois, la procureure Alexia Brianti va plus loin que les seules descriptions et soupçons.

"La plaignante est formelle: elle reconnaît le personnage indélicat. Au vu des éléments présentés, les preuves sont suffisantes pour entrer en voie de condamnation. Il faut mettre un point final à ces agissements qui génèrent des troubles à l’ordre public. Même si le sac retrouvé a été restitué, car il a bien pu s’en débarrasser dès qu’il s’est senti repéré et poursuivi, vous condamnerez le prévenu à une peine de dix à quinze jours avec sursis."

Après concertation dans le secret du délibéré, le tribunal a prononcé la relaxe. La formation collégiale a estimé qu’en dépit du faisceau d’éléments à charge rapportés par les témoignages, un sérieux doute subsistait sur la culpabilité du SDF.

Pas une photo présentée confirmait la preuve de sa culpabilité pour le condamner. C’était suffisant pour ne pas suivre les réquisitions du ministère public et d’en faire bénéficier le prévenu.

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