La fin de long feuilleton. Après une bataille judiciaire de près de 14 ans, l'Australien Julian Assange est un "homme libre" après avoir passé un accord conclu avec la justice américaine.
Le fondateur de Wikileaks était accusé d'avoir publié des centaines de milliers de documents confidentiels américains dans les années 2010, notamment au sujet de la guerre en Irak et en Afghanistan.
Âgé de 52 ans, l'informaticien a reconnu avoir "encouragé sa source", la militaire américaine Chelsea Manning, à l'origine de cette fuite massive, "à fournir du matériel qui était classifié". Parmi ces documents figurait une vidéo montrant des civils, dont un journaliste de l'agence Reuters et son chauffeur, tués par les tirs d'un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007.
Il risquait une peine de 175 ans de prison
Visé par 18 chefs d'accusation, M. Assange encourait en théorie jusqu'à 175 ans de prison en vertu de la loi sur l'espionnage.
Le fondateur de WikiLeaks avait été arrêté par la police britannique en avril 2019, après 7 ans passés dans l'ambassade d'Equateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite la même année.
Depuis, les appels se sont multipliés pour que l'actuel président américain Joe Biden abandonne les charges à son encontre. L'Australie a présenté une demande officielle en ce sens en février.
Aux termes de cet accord, il n'était plus poursuivi que pour le seul chef "complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale". Il a été condamné à une peine de 62 mois de prison, déjà couverte par les cinq années purgées en détention provisoire.
Interdiction de retourner aux Etats-Unis sans autorisation
A l'issue de l'audience, Julian Assange a quitté les îles Mariannes à bord d'un avion direction Canberra, la capitale australienne.
Il n'aura toutefois pas le droit de retourner aux Etats-Unis sans autorisation, a précisé le ministère américain de la Justice dans un communiqué.
"La priorité est à présent que Julian retrouve la santé", "il est dans un état terrible depuis cinq ans" et souhaite "être en contact avec la nature", a souligné son épouse, Stella Assange.
"Un jour historique" pour son avocate, colère de l'ex vice-président américain
Le Premier ministre australien Anthony Albanese s'est dit mercredi "très satisfait" de l'accord de plaider coupable conclu par Julian Assange avec la justice américaine. Les Australiens "auront des points de vue différents sur l'engagement et les activités de M. Assange mais ils seront heureux que cette saga se termine et qu'il puisse retrouver sa famille", a déclaré le chef du gouvernement.
Les Nations Unies ont de leur côté salué cette libération, estimant que l'affaire avait soulevé "une série de préoccupations en matière de droits humains".
A l'opposé, cet accord a déclenché la colère de l'ancien vice-président américain Mike Pence. Une "fausse justice" qui "déshonore le service et le sacrifice des hommes et des femmes de nos forces armées".
commentaires