Peter Sagan a été condamné à 5.000 euros d’amende, plus une contravention de 100 euros par le tribunal correctionnel. Le coureur cycliste slovaque, 31 ans, avait été contrôlé vers 0h30 le 25 avril, dans un véhicule conduit par son frère.
De retour d’une soirée où pas mal d’alcool avait été consommé, ils avaient enfreint la consigne du couvre-feu imposé par la pandémie. Mais la tension était montée quand les policiers avaient demandé au passager de descendre de la voiture. Le champion, décidé, s’était débattu comme un forcené dès la décision de l’extraire de l’habitacle. Au point d’infliger de fortes douleurs à la main droite d’un brigadier, avec deux jours d’ITT.
À l’issue des phases principales du cycle infractionnel présentées à l’audience par le président Florestan Bellinzona (dont les assesseurs étaient Morgan Raymond et Carole Delorme-Le Floch), la défense a invoqué la nullité de la procédure. Comme un seul homme, Mes Maeva Zampori et Thomas Giaccardi ont argumenté leur décision. "Aucun trouble à l’ordre public. Pendant plusieurs heures, notre client est resté sans avocat. Les faits lui ont été notifiés deux heures trente après son arrestation. Écartez son attitude agressive et arrogante. Il rentrait chez lui et il s’est énervé quand il a été question de le conduire à l’hôpital de Monaco."
Manquements et pratiques inacceptables soulevées par les contradicteurs sont rejetés par le ministère public et le tribunal, nullité comprise. Le magistrat revient alors sur le changement subit de caractère du prévenu.
Une histoire de vaccin
"Entendu en garde à vue, il n’avait plus aucun souvenir de ce qui s’était passé et s’en était excusé. Il justifiait cette colère par la peur qu’on le force à se faire vacciner. Enfin, il ressortait clairement que la raison de tous ces problèmes était liée à un excès de consommation d’alcool dont il n’a pas l’habitude."
La partie civile, par la voix de Me Hervé Campana, a demandé toutefois réparation et mis en exergue "la manière dont les choses se sont passées..."
Quant au procureur général adjoint Olivier Zamphiroff, il n’a pas tenu à faire de cette affaire un exemple, avec un sportif mondialement connu et membre de l’équipe Bora-Hansgrohe. Le représentant du Parquet général a préféré définir ce comportement "comme tout à fait exceptionnel, à traiter avec mansuétude ou exemplarité. Vous prononcerez une amende ferme, pas proportionnée aux revenus, mais aux faits: 2.000 euros."
Des circonstances inespérées pour le prévenu, considéré pourtant comme un des cyclistes professionnels les mieux payés de la planète vélo. Même si à l’audience, il a déclaré un salaire annuel "d’à peine" 450.000 euros.
Les propos de la fin pour boucler le dossier sont revenus à Me Maeva Zampori. L’avocate a défendu son client en invoquant à la fois un comportement couvert par l’incompréhension, la tranquillité et la coopération. "Ne manquez pas d’indulgence! Retenez son incapacité de comprendre en excusant son attitude au moment de son contrôle."
Le tribunal évitera toute collusion aléatoire au moment du délibéré. Certainement éclairés sur la cote exceptionnelle du coureur, les juges prononceront une peine de 5.000 euros d’amende pour le délit de rébellion, et 100 euros pour la contravention. Il devra aussi verser 1.500 euros à la partie civile.
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