Le procès en appel de Mourad Jeridi s’est tenu cette semaine devant la cour d’assises d’appel d’Aix-en-Provence. Les débats, entamés lundi dernier, se sont achevés vendredi après une interruption d’une journée pour cause de jour férié.
Celui qui se faisait passer pour un policier à Cannes, pour violer ses victimes, a été condamné à 17 ans de réclusion criminelle. Seize années avaient été requises. Il avait été condamné à 18 ans en première instance, en 2023.
Mourad Jeridi - notamment défendu notamment par Me Marie Seguin qui a plaidé l’acquittement - a opposé la même ligne de défense, affirmant n’avoir pas violé, mais reconnaissant avoir escroqué.
Il s’était présenté comme un policier pour mieux abuser de cinq escort-girls à Cannes et Mougins. Pour la plupart étudiantes, elles se livraient à la prostitution occasionnelle. L’accusé menaçait de les poursuivre pour un prétendu délit, sanctionné par une amende de 50.000 euros, invoquant "une récente loi" qui pénaliserait la prostitution. En échange d’une indulgence, il réclamait une relation sexuelle gratuite.
Mourad Jeridi, 36 ans à l’époque, avait placé dans sa boîte à gants un gyrophare, des menottes et un pistolet. Étudiante fragile, vendant son corps de manière occasionnelle, une des jeunes femmes avait ainsi accepté l’arrangement sur la banquette arrière. L’inconnu, après un rapport sans protection, avait exigé que l’escort-girl efface leurs échanges sur son téléphone, s’enfuyant au volant de son 4x4.
"Je salue la condamnation en appel de Mourad Jeridi, a commenté Me Sophie Jonquet, avocate d’une des victimes. Cette décision marque une reconnaissance forte de la parole de la victime et de son combat depuis 10 ans dans cette procédure interminable. La peine de 17 ans de réclusion et de 6 ans de suivi socio-judiciaire, est à la hauteur des enjeux de justice et de protection. C’est un moment important pour ma cliente, qui peut enfin voir sa souffrance entendue et reconnue."
Entre deux condamnations, l’accusé avait déclaré avoir successivement été gérant d’un cybercafé familial, poseur de parquet, tout en souhaitant devenir livreur quelques jours avant son arrestation à Gênes. Il s’apprêtait alors à embarquer pour Tunis.
"L’une des plaignantes appelle la police, non pour dénoncer un viol mais pour dénoncer un policier véreux à Cannes. Ce n’est pas rien pour une femme de faire ce distinguo. Une autre parle de chantage, pas de viol quand elle se rend au commissariat", avait dénoncé Me Marie Seguin lors du procès en première instance devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes. Elle avait rappelé que ce "soit-disant violeur" utilisait son téléphone, sa voiture avec son immatriculation, quand il se rendait aux rendez-vous avec des escort-girls.
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