Affaire des détournements de fonds à la SPL Ports de Menton: Mathieu Messina transféré devant le procureur à Marseille début juin

L’affaire de détournements de fonds à la SPL de Menton touche à sa fin. Mathieu Messina, ancien P.-D.G. des ports, ancien adjoint aux Finances à la mairie de Menton, est convoqué au commissariat pour être transféré devant le procureur à Marseille. Selon nos informations, le maire, Yves Juhel, serait également convoqué.

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S.G, E.G et C.M Publié le 14/05/2025 à 12:34, mis à jour le 15/05/2025 à 11:02
Mathieu Messina. Photo SG

"Je suis convoqué début juin à 8 heures à la caserne Auvare", souffle Mathieu Messina. L’ancien directeur de la société des ports de Menton (SPL) ne s’en cache pas et affirme même que c’est un soulagement. Depuis plus d’un an et demi, la justice enquête sur les dépenses astronomiques de l’ex-directeur de campagne du maire de Menton. Des centaines de milliers d’euros en champagne, voyages, frais de bouche et avantages personnels réglés par la SPL.

La dérive d’un homme qui dit assumer sa part de responsabilité... Mais qui dénonce aussi un "système", n’hésitant pas à pointer du doigt le maire de Menton. Selon nos informations Yves Juhel est d’ailleurs lui aussi convoqué début juin par la police. Sollicité, son avocat, Me Philippe Soussi, "ni ne confirme, ni n’infirme" et se "refuse à tout commentaire sur cette affaire" qui manifestement touche à sa fin.

"Je vais appeler en responsabilité le maire..."

"Fatigué, mais combatif", Mathieu Messina en est en tout cas convaincu: "L’enquête préliminaire est terminée, il me reste une dizaine d’heures de garde à vue, ils vont en profiter pour me signifier les choses", dit-il encore.

L’ex-directeur des ports de Menton et l’actuel maire de la ville risquent d’être ensuite transférés à Marseille, pour être présentés à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) chargée du dossier. "Le procureur va certainement demander une date de procès rapide", indique celui qui fut aussi adjoint aux Finances de Menton, embourbé dans cette affaire de détournement de fonds qui fait beaucoup de bruit dans la cité des citrons.

"Je vais assumer, j’ai toujours assumé, je n’ai jamais rien caché, je paierai pour les bêtises que j’ai faites, mais seulement pour les miennes", prévient Messina. Qui a un message à faire passer: "Je vais appeler en responsabilité le maire, les administrateurs des ports de l’époque, le conseil municipal", lâche le quadragénaire d’origine corse. "Il va falloir qu’ils expliquent, qu’ils parlent à la barre", enchaîne-t-il. "Je le répète je vais assumer mes fautes, pas celles des autres", martèle l’ancien P.-D.G. des ports. "En fait pour moi, début juin, ça ne fera que commencer", confie-t-il.

Et, si le contrôle judiciaire qui va peut-être être mis en place le lui permet, il annonce qu’il se rendra au prochain conseil municipal de Menton. "J’ai des choses à dire que je n’ai jamais pu dire, je vais m’expliquer". Sans attendre Mathieu Messina "invite Yves Juhel et ses plus proches colistiers à démissionner pour ne pas ridiculiser encore plus la municipalité. Moi c’est ce que j’ai fait quand on me l’a demandé!"

Des centaines de milliers d’euros détournés

L’affaire de la SPL avait débuté lorsqu’un audit mettait à jour des dépenses à hauteur de 700.000 euros en notes de frais douteuses. Une enquête préliminaire était ouverte par le parquet de Nice pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et blanchiment. Elle était ensuite confiée à la juridiction interrégionale spécialisée dans la lutte contre la criminalité et la délinquance organisée (JIRS) de Marseille. Depuis, la note pourrait avoir considérablement grimpé.

Le 2 juillet 2024, un vaste coup de filet était opéré dans les Alpes-Maritimes et en Corse par le service interdépartemental de la police judiciaire (SIPJ) des Bouches-du-Rhône, de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. Quatorze personnes avaient été placées en garde à vue. Douze personnes avaient été interpellées sur le continent, dont la moitié en Corse. Parmi elles figuraient Mathieu Messina et Yves Juhel. Au bout de 38 heures de garde à vue et une nuit en cellule, les deux hommes ressortaient alors libres, sans aucune poursuite.

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