"Cette qualif' n'est pas une finalité", les confidences de Aït Saïd après sa qualifation pour les JO de Paris 2024

Votre première impression?

J’ai réussi à me qualifier, je suis trop trop heureux. Mais je suis passé par toutes les émotions. Je fais un super beau mouvement, je pile la sortie. Et je vois la note (14,633, ndlr). Je m’attendais à avoir plus. Sur le coup, je ne faisais pas le malin... Mais c’est passé, il fallait que je sois minimum 3e et c’est ce que j’ai fait. Par rapport à mes adversaires, je n’avais pas la pression de gagner coûte que coûte, j’ai eu cette chance d’être régulier sur toutes les coupes du monde sélectives, j’ai pris mes points, j’avais pas mal d’avance.

C’est un soulagement? Une revanche?

Cela a été très compliqué pour moi. Le biceps m’a écarté des compétitions pendant deux ans. Il y a eu des déceptions, certaines personnes n’ont pas cru en moi et ça m’a beaucoup blessé. Mais aujourd’hui je regarde le verre à moitié plein et toutes ces personnes qui ont été là pour moi comme mon nouveau coach (Kévin Dupuis) qui m’a toujours poussé et cru en moi, mes partenaires, mon club. Tout seul je n’y serai jamais arrivé.

Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui?

Je fais des choses que je ne faisais pas avant. J’ai fait plein de compétitions à la suite. Avant, jamais je n’aurais pu faire ça, je me serais pété. Avec Kevin et tout le nouveau staff, on a fait un travail de prévention qui me permet d’arriver en forme à chaque compétition. Le travail paye.

La suite?

On va travailler pour aller chercher cette médaille olympique. Je vais tout donner, travailler de manière intelligente et sereinement avec mon staff, continuer à aller à l’Insep une semaine par mois car ça m’a vraiment aidé. Avec cette qualif’ je viens de franchir une étape, c’est un gros poids en moins mais ce n’est pas une finalité.

Si vous deviez vous définir?

Souvent touché, mais jamais coulé. Ma vie c’est les montagnes russes. Mais je me battrai toujours pour atteindre mes objectifs. Je ne sais pas si je vais y arriver mais une chose est sûre, je n’abandonnerai pas. Peu importe ce qui peut se passer, quand on a envie, il faut se battre pour atteindre ses objectifs. C’est ce message que je veux véhiculer à la jeunesse.

D’où tenez-vous cette rage?

De mon père et de ma mère qui ont toujours été des battants. La famille Aït Saïd ne lâche jamais rien. Et encore je n’arrive pas à la cheville de mon père dans ce domaine.