Un an après l’ouverture de la bretelle Monaco Est, la circulation est-elle vraiment plus fluide vers la Principauté? On fait le point

Un an après l’ouverture de la bretelle Monaco Est, sur l’A8, l’heure est au bilan. Avec 2 000 à 3 000 véhicules empruntant cette sortie chaque jour, l’accès à la Principauté par l’ouest s’est fluidifié.

Marie Cardona Publié le 17/02/2025 à 09:30, mis à jour le 17/02/2025 à 09:30
Le 10janvier 2024, la première voiture empruntait cette bretelle destinée à offrir une nouvelle voie d’accès à la Principauté mais aussi aux communes de l’est des Alpes-Maritimes. (Photo Cyril Dodergny)

C’était il y a un an presque jour pour jour. Le 10 janvier 2024, l’échangeur n°58 Monaco Est était mis en service après près de deux ans et demi de travaux. Un chantier atypique de par la topographie très contrainte des lieux et particulièrement attendu car ouvrant la voie à un troisième accès à la Principauté depuis l’autoroute.

L’ambition: mieux répartir les flux des automobilistes pendulaires voulant rallier la Principauté aux heures de pointe et, par la même occasion, désengorger le cœur de village de La Turbie, régulièrement paralysé par les bouchons (lire ci-dessous).

Plus qu’une fermeture du tunnel en moyenne

Un an après, l’objectif est-il atteint? "Nous pouvons mesurer des effets très tangibles puisque, depuis l’ouverture de l’échangeur Monaco Est, c’est 70% de fermetures du tunnel de l’A500 en moins, assure Eric Meneroud, directeur développement et prospective pour Vinci Autoroutes, réseau Escota. Nous sommes passés, en moyenne, de 4 à 5 fermetures du tunnel par jour avec des durées longues, à une fermeture courte par jour. Bien sûr ça reste une moyenne, et ça peut varier selon les jours et surtout les flux dus aux événements."

D’après les études menées par le concessionnaire autoroutier, 2.000 à 3.000 véhicules empruntent quotidiennement cette nouvelle voie d’accès. Des chiffres conformes aux prévisions annoncées lors de l’ouverture il y a un an, malgré le tarif plus élevé au péage. Pour rappel, le prix du péage de la sortie Monaco Centre (n° 56) est fixé à 2,40 euros et celui de La Turbie (n° 57) à 1,20 euro, là où il faut débourser 3,30 euros pour passer la grande barrière de péage de la Turbie et rejoindre la bretelle Monaco-Est.

Une différence de tarif qui ne semble pas être un frein pour les automobilistes. "Les gens s’y retrouvent en termes de temps, de facilité et de confort de circulation", avance Eric Meneroud, soulignant que: "Pour les usagers qui effectuent un trajet domicile-travail quotidien, nous avons une offre ‘‘Ulys 30’’ invitant chaque client à définir son trajet préférentiel. Elle permet ainsi de profiter d’une remise de 30% à partir de 20 trajets identiques par mois, quelle que soit la distance parcourue."

Améliorer l’accès à l’est des Alpes-Maritimes

"Deuxième bilan positif que nous pouvons dresser c’est l’amélioration de l’accès aux communes de l’est du département des Alpes-Maritimes", et notamment à celles de Beausoleil et Roquebrune-Cap-Martin, assure le représentant de Vinci Autoroutes.

Roquebrune où une étude de faisabilité a par ailleurs été lancée pour l’éventuelle création d’un demi-échangeur. "Nous avons reçu une commande de l’État pour compléter le demi-échangeur de Roquebrune-Cap-Martin, aujourd’hui orienté vers l’est [dont la sortie se situe au niveau de l’hôtel Maybourn Riviera, en provenance de Menton, N.D.L.R.]. Nous étudions un complément à ce demi-diffuseur dans la zone de la Coupière", détaille Eric Meneroud. L’étude est en cours.

 

* Selon les tarifs en vigueur sur le réseau Escota et applicables au 1er février 2025 pour les véhicules légers.

6.06 millions d’euros

Le coût total du projet co-financé par le gouvernement princier (2,145 m €), l’État français (2,48 m €), le Département des Alpes-Maritimes (1,235 m €) et la Communauté de la Riviera française (200.000€).

400 mètres

La longueur de la bretelle, dont l’accès se fait par une voie commune avec l’aire de service de la Riviera française. Laquelle accueille en moyenne 10.000 clients par mois.

700

Le nombre de végétaux replantés après les travaux dans la zone, comme le chêne pubescent, le chêne vert ou encore le pin d’Alep. Ces essences locales font l’objet d’un suivi et sont remplacées quand nécessaire.

Questions à Jean Jacques Raffaele, maire de la Turbie

Un an après l’ouverture de la bretelle Monaco Est, les résultats observés sur la fluidification de la circulation au cœur de La Turbie sont-ils toujours à la hauteur des attentes?

C’est avec beaucoup de plaisir que je peux dire, un an après, que les résultats sont là. On est revenu à une situation d’il y a 20 ans: plus fluide, plus sécuritaire. Il n’y a plus de bouchons le matin, les commerçants sont contents. On retrouve une certaine sérénité dans le village. La bretelle a vraiment porté ses fruits.

Les commerçants du village renouent avec leur clientèle de proximité?

Tout à fait. Et les clients qui passaient par la Turbie et qui s’y arrêtaient pour boire le café continuent à le faire, même s’ils n’habitent pas forcément dans le village. Ils ont gardé leurs habitudes. Les gens se retrouvent maintenant en tranquillité, ils peuvent traverser la route en sécurité, s’arrêter en terrasse sans avoir ce vacarme tous les matins.

Si la circulation est plus fluide dans le cœur du village, vous avez pu constater de nouvelles problématiques de circulation au niveau dans certains quartiers.

Effectivement, on ne savait pas que ça allait poser autant de problèmes. Parce qu’en fluidifiant le trafic, ça l’a un peu dispersé. Forcément, ça a amené un peu plus de trafic en bas des Révoires et du Mont des Mules. Nous avons réalisé des comptages qui montrent qu’il n’y a pas forcément plus de voitures qu’avant mais comme le trafic est plus fluide, les véhicules arrivent plus rapidement et cela provoque des problèmes d’insertion sur la Moyenne corniche.

Quelles sont les solutions étudiées?

Nous allons réaliser des travaux avec le Département le mois prochain. Il y aura un rond-point en bas du Mont des Mules et un gros ralentisseur en bas des Révoires qui permettront aux voitures de mieux s’insérer. Une fois que j’aurai fait tout ça, j’aurai fait tout ce qui est en mon pouvoir de maire de faire. Je ne pourrais pas faire plus, ni faire disparaître les voitures. Cependant, je le dis et je le répète, Monaco est un bassin pourvoyeur d’emplois. Ce sera alors à Monaco et à la France de se mettre d’accord pour trouver de vrais moyens qui permettront de pérenniser la mobilité, la tranquillité des riverains et l’activité de Monaco. Car il faudra permettre aux salariés de venir de plus en plus loin travailler à Monaco parce que le foncier est très cher dans les communes qui avoisinent Monaco.

Des contacts sont-ils pris avec la Principauté en ce sens?

Bien sûr, on y travaille. La Principauté est mobilisée. Le diagnostic est posé mais rien n’est simple aujourd’hui. Rien que les études sont très longues. On sait qu’il y a la volonté. Maintenant, il faut faire. Mais cela dépasse les compétences de la commune.

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