Dès le mois de décembre, seuls les guichets de ces gares de la Côte d'Azur resteront ouverts

Usagers du train et syndicats ont appris avec émoi que des gares du littoral et des vallées devraient fermer. La SNCF préfère de son côté parler d'« adaptation » des horaires d'ouverture

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alice rousselot Publié le 20/09/2018 à 10:00, mis à jour le 20/09/2018 à 10:00
Tous les arrêts continueront à être desservis sur la ligne Nice-Breil-Cuneo. Julien Avinent

À l'est, rien de nouveau? Le sentiment ne cesse de s'amplifier chez les habitants, après qu'une énième (mauvaise) nouvelle relative au train vient de tomber: à compter de décembre, les guichets des gares de Tende, Sospel, La Trinité, Menton-Garavan, Carnoles et Villefranche-sur-Mer fermeront.

"On veut faire de nous un territoire désert d'actifs", se désole Laurence Sarfati, du comité de défense de la ligne Nice-Cuneo, à l'origine d'une pétition pour s'opposer à ce projet. La décision risquant - du point de vue de beaucoup - de faire partir du secteur des agents de la SNCF, et de dissuader d'autres familles de s'y installer.

En résumé, d'aggraver le phénomène de désertification.

Nouveaux usages

Une source très concernée par le sujet se dit inquiète pour les conditions d'accueil des usagers: "Les arrêts continueront à être desservis, mais les bâtiments seront fermés. Il n'y aura plus d'accès aux toilettes, plus de salle d'accueil. Les gens attendront sur le quai."

Précisant que la décision avait déjà été entérinée en mars. Que la grève puis l'été ont retardé l'échéance. "Les responsables de la SNCF disent que ce n'est pas de leur faute, que c'est la Région qui leur demande des économies. Et que la seule solution qui leur reste, c'est de toucher au personnel. La plupart sera replacée mais les CDD ne seront pas renouvelés."

>>RELIRE. Des élus de la Côte d'Azur s'inquiètent de la fermeture supposée de certaines gares

Au cœur du problème, aussi, la nature de la population qui réside dans les vallées de la Roya, de la Bévéra et du Paillon. Vieillissante. "Beaucoup n'ont pas internet. Et les automates ne prennent que la carte bancaire. Comment fait-on pour ceux qui n'en ont pas ? Pour les personnes sous tutelle, en situation de handicap, pour les jeunes à qui les parents donnent des pièces ? Il y aura bien des employés disposant de machines portables sur les quais. Mais là encore, on ne pourra payer qu'en carte…"

Des questions
de sécurité

Des questions de sécurité pourraient également se poser. Voire, tout simplement, d'accès à l'information. "Il n'y aura plus que les écrans. Sauf qu'ils sont gérés par Marseille. Il faut donc attendre que les renseignements arrivent là-bas avant qu'ils puissent être affichés en gare", reprend-on.

Responsable communication chez SNCF Mobilités, Jean-François Trestard se montre - très logiquement - moins pessimiste. Et préfère miser sur l'argument de la lucidité. De la modernité.

"On s'est aperçus que les gens achètent de plus en plus via des outils digitaux. Personne n'y échappe, qu'on soit citadin ou rural. C'est un état de fait", expose-t-il.

"on nous reprocherait de mal gérer l'argent public"

Relevant que les usagers sont de moins en moins nombreux à acheter leurs billets en gare. "Il ne faut pas confondre la fréquentation - effectivement forte dans des gares comme Carnolès ou Villefranche - et la présence au guichet. Chaque année, on y constate une baisse du chiffre d'affaires de 10 à 15 %.On ne peut plus avoir deux ou trois agents en poste si seuls dix tickets sont vendus dans la journée. Le service public a un coût pour les collectivités ; on nous reprocherait de mal gérer l'argent public si on ne faisait rien."

D'où le choix de redéployer les ressources (notamment humaines) sur le terrain. Entre autres au regard des affluences, fluctuantes selon la période de l'année.

"En fonction de ces données, certaines gares pourraient être fermées une ou deux journées par semaine", avance Jean-François Trestard. Non sans spécifier que les détails ne sont pas encore arrêtés.

"aller au-devant
des usagers"

Et pour l'accueil ? Des agents d'escale pourront s'en charger, assure-t-il. Indiquant que toute l'approche client est à repenser. "La démarche n'est plus la même : il n'est plus question d'attendre derrière une vitre mais d'aller au-devant des usagers."

Quid de l'abandon de service public ? Le communiquant se fait une raison: "On trouvera forcément des gens qui se diront "et moi ?". Mais le collectif doit être pris en compte. Il n'y a pas de volonté de laisser des personnes de côté, mais on doit s'adapter au plus grand nombre."

Et aux nouveaux modes de consommation pour "continuer à être performants", alors que la future ouverture à la concurrence trace sa route.

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