"Il faudra six mois pour revenir à la normale": à Paiporta la sinistrée, les citoyens privés d’eau potable se retrouvent autour de l’aide alimentaire
Dans la ville la plus touchée par les inondations du 29 octobre en Espagne, de longues files d’attente s’étirent devant les stands de distribution alimentaire, rappelant l’urgence post-tempête Alex.
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À Paiporta (Valence), Christophe CIRONEPublié le 28/11/2024 à 08:00, mis à jour le 28/11/2024 à 08:00
Les habitants s’efforcent de rester dignes, dans un décor qui rappelle l’ampleur des dégâts.(Photo Christophe Cirone)
Les spectacles attendront. Quatre semaines après les inondations meurtrières en Espagne, l’heure reste à l’urgence humanitaire à Paiporta. À quinze minutes du centre de Valence, son autidorio municipal s’est mué en centre de distribution des biens de première nécessité. Un peu comme le palais Nikaïa après la tempête Alex.
"Comida caliente." Dimanche à la mi-journée, de longues files d’attente s’étirent devant les stands de repas chauds. "On a de la nourriture à la maison, mais c’est difficile de cuisiner car l’eau n’est pas encore potable", témoigne Miguel Pino, 48 ans. Toutes les classes sociales convergent ici, rappelant l’extrême urgence à Tende en 2020.
"Nous sommes tous concernés", confirme Miguel. La route vers la normalité paraît longue, si longue. "Il faudra plus ou moins six mois." Or l’hiver approche. Ce quadra espère qu’à Noël, "on pourra cuisiner à la maison, les supermarchés seront ouverts et on ne devra plus faire la queue pour s’approvisionner. Mais beaucoup de gens ont perdu leur entreprise. Donc c’est très dur…"
"Tant qu’ils ont besoin de nous"
Un tour dans les rues ocre de Paiporta est éloquent. Quasi tous les commerces sont fermés. Les jardins d’enfants sont dévastés. Les habitants chaussés de bottes portent leur enfant, ou leur animal, dans les bras. Des montagnes de voitures sont empilées par endroits. Le nettoyage avance, mais l’ampleur de la tâche est titanesque.
Devant l’auditorio municipal, Ibrahim, avec son restaurant Andalus Dolç, sert gratis des milliers de sandwichs chauds chaque week-end. À côté, c’est l’ONG World Central Kitchen qui distribue des vivres. En face, la fondation Ayuda una familia offre 5.000 à 6.000 rations quotidiennes.
"Il faudra des mois pour sortir de l’urgence", confirme sa directrice, Marise Garcia Llop. Les habitants restent dignes, mais "le moral est très bas", soupire-t-elle. Heureusement, l’élan solidaire perdure, pour l’instant. Maria Garcia le promet: son association restera sur le pied de guerre "tant qu’ils ont besoin de nous".
Comme des milliers d’habitants, Miguel fait la queue pour obtenir un repas chaud, faute de pouvoir cuisiner.(Photo Christophe Cirone).la mi-journée, de longues files d’attente s’étirent devant les stands d’aide alimentaire.(Photo Christophe Cirone).
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