Un char et une bataille de fleurs en moins: le carnaval de Nice 2025 est-il une édition au rabais?

Moins de chars, une bataille de fleurs qui saute. Le Roi des Océans réduirait-il sa cour? Graig Monetti, l’élu référent au Carnaval de Nice, récuse ces critiques et argumente les choix de la monarchie. Il défend la qualité plutôt que la quantité.

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christine rinaudo Publié le 06/02/2025 à 08:15, mis à jour le 12/02/2025 à 11:12
Un char de l’édition 2025, le 30janvier. Dylan Meiffret / Nice Matin

Le Roi des Océans réduirait-il la voilure? Certains se posent la question par rapport au programme du carnaval 2025, qui s’apprête à mouiller à Nice du 12 février au 2 mars. "Le corso carnavalesque se réduit, fait remarquer Patrick Allemand, ex-élu socialiste d’opposition et président de Nice au cœur. Je note qu’il y aura cette année treize chars conçus par nos carnavaliers. Il y en avait quatorze l’an passé, encore dix-sept il y a quelques années. Sans faire de bruit, en toute discrétion, le corso carnavalesque se réduit chaque année…"

Alors? Un carnaval au rabais? Graig Monetti, adjoint à l’Événementiel, veillant à l’organisation du barnum, réfute l’idée. "Sur les treize ou quatorze chars, il y a un léger malentendu. Il y a bien quatorze chars présents cette année: treize en production directe par les carnavaliers, un quatorzième fabriqué par le Costa Rica, pays invité et qui intégrera le corso officiel."

Petit rappel: lors de la précédente édition carnavalesque, un char était dédié au youtubeur et blogueur niçois Cyprien. Il avait conçu son propre vaisseau. Cette fois, c’est le Costa Rica qui s’y colle et Graig Monetti approuve: "Je suis favorable à un char dédicacé à un artiste, un pays… Qu’importe qu’il soit exogène."

"Le format parfait"

Lors de la Carnavalina, le 15 février, le char de La Rascasse, sera en statique avec 4 autres vaisseaux, sur la place Masséna. Dylan Meiffret / Nice Matin.

Donc, on reste sur quatorze plateformes. Mais Patrick Allemand a raison: on comptait seize chars en 2023 et dix-sept en 2022. Graig Monetti considère cette rétrospective comparative de haut: "Quatorze chars, c’est le format parfait. D’abord à cause de l’explosion du coût des matériaux et de l’inflation. Carnaval coûte plus cher qu’hier. Ensuite, je crois que le show gagne à être resserré. Avec dix-sept chars, le corso était beaucoup trop long et finissait par générer une passivité de la part du public. Enfin, un corso plus court, c’est ce que souhaitaient les carnavaliers pour se concentrer davantage sur la qualité plutôt que sur la quantité. Cette année, on a des finitions hallucinantes comme des jeux de regard fabuleux."

Le 5e élément

Pour cette édition 2025, une ode au monde liquide des mers et des océans, avec notamment ci-dessus, l’unique char de Frédéric Durant, Fishman. Dylan Meiffret / Nice Matin.

Et la bataille de fleurs qui passe à la trappe? Le calcul municipal est le suivant: "Cela a plus d’allure d’ouvrir Carnaval par un corso que par une bataille de fleurs." Les fleuristes apprécieront! Ceci dit, balancer dans l’arène de la place Masséna, un samedi après-midi d’ouverture festive, quatorze chars fleuris, jolis et poétiques certes, mais de petite corpulence par rapport aux mastodontes du corso carnavalesque, ça fait un peu riquiqui. D’où cette fameuse Carnavalina du 15 février, à partir de 13 heures, entre Jean-Médecin et Masséna: "Pour faire en sorte que le Carnaval de Nice soit vraiment celui des Niçois, nous avons pensé à ce formidable symbole répondant à la nostalgie. Ce ne sera pas discount ou low cost. Des milliers de Niçois assisteront gratuitement à cette parade mêlant 400 participants, 75 artistes, neuf compagnies professionnelles, dix-huit éléments d’animation, trente grosses têtes. Le défilé partira du haut de Jean-Médecin pour arriver sur la place Masséna où seront exposés, en statique, cinq chars: le roi, la reine, Carnavalone, la rascasse et le char de l’égérie de la bataille de fleurs. Ce déploiement sera complété par un karaoké géant, des batucadas et une distribution de fleurs sur tout le parcours, laquelle remplacera en fait la cinquième bataille de fleurs."

N’aurait-on pas pu déplacer cette cinquième bataille un autre jour? "Non, quand on regarde le planning du carnaval et celui de la fête des citrons à Menton, je n’ai aucun espace pour la caler, notamment en termes d’effectifs de forces de l’ordre qui tournent sur les deux fêtes."

Jean-Pierre Povigna, le patriarche et doyen de la planète des carnavaliers: le Carnaval de Nice lui doit tellement! Dylan Meiffret / Nice Matin.

La promesse d’une "édition exceptionnelle"

En coulisse, on insiste beaucoup sur cette Carnavalina, qui ne doit pas être assimilée à un ersatz de bataille de fleurs. « On est sur quelque chose d’envergure, qui inaugure le carnaval, insiste Graig Monetti. La meilleure façon de lancer les réjouissances et qui va devenir une grande tradition. »
Avant même d’avoir vu un bout de couronne du Roi des Océans, l’adjoint table sur « une édition exceptionnelle ». Notamment en raison de la jauge des spectateurs : « De 18 000 par corso, on est passé à 22 000 lorsque je suis arrivé et, cette année, on est sur 25 000 personnes grâce à la suppression massive de barrières, un nouvel espace place Masséna avec dance floor et DJ, et tribune doublée sur la promenade des Anglais, avec 416 places de plus. »
Édition exceptionnelle également, car on est sur « le plus gros budget de l’histoire du carnaval ».

Au fait, il est de combien ce budget ? C’est top secret : « On ne donne pas le coût du carnaval ». Jadis, lorsque l’office de tourisme organisait l’événement, on était dans la transparence et les directeurs successifs ne faisaient pas mystère du montant moyen du délire burlesque : 6 millions d’euros. Maintenant, on ne communique plus le chiffre des dépenses. « Je peux juste dire qu’il coûte 300 000 euros de plus », concède Graig Monetti.

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