500 appareils dans le ciel pour célébrer 2025, on vous emmène dans les coulisses du méga-show de drones à Antibes

Près de 500 appareils ont illuminé le ciel de Juan-les-Pins, ce mercredi soir, pour célébrer l’année 2025. Un spectacle hypnotisant particulièrement complexe à organiser pour les équipes techniques.

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Arnaud Ciaravino Publié le 02/01/2025 à 07:15, mis à jour le 02/01/2025 à 12:34
Les drones sont quasi-autonomes une fois dans le ciel, car ils connaissent par cœur leur "danse". Photo Justine Meddah

Alignés par groupes de quatre sur le sable de la plage de Juan-les-Pins, les drones blafards ne paient pas de mine. Sur leur dos est fixé un morceau de frite bleue permettant à l’engin volant de flotter à la surface de la mer, si jamais une défaillance électronique venait à le faire tomber…

"Cela reste assez rare, des bateaux sont là pour réceptionner les chutes potentielles", rassure Adel Daouzli, directeur technique pour la société Allumee, prestataire de l’événement.

Dans quelques heures, le ventre translucide des 500 drones pilotés pour le show s’illuminera, entre trente et quatre-vingt-dix mètres au-dessus du sol, en bleu, vert, rouge, etc. C’est à ce moment précis, auquel des milliers de spectateurs ont pu assister hier soir, que la beauté de ces machines synchronisées entre elles se révèle enfin.

Plusieurs semaines de travail

Les drones utilisés pour les spectacles lumineux sont uniques en leur genre, et très légers. Photo Justine Meddah.

Avant d’offrir un tel ballet aérien, "c’est le travail artistique, sonore et visuel de toute une équipe qu’il faut saluer", tient à préciser Édouard Ferrari, le directeur général. Un travail d’environ un mois et demi par spectacle, selon ce dernier, où des logiciels 3D et des cerveaux travaillent ensemble pour aboutir, en plusieurs étapes, à un petit programme informatique prêt à l’emploi. "Chaque drone va mémoriser l’entièreté de la danse qui lui sera confiée: la lumière, son emplacement, à quel moment, et avec quelle musique. Une fois dans le ciel, les humains ne sont là que pour superviser", détaille Adel Daouzli.

Et en cas de perte de contrôle? "Si l’essaim se rapproche trop du public, à cause du vent par exemple, nous sommes en capacité de tous les kill. C’est-à-dire de les désactiver pour éviter d’éventuels accidents."

À plusieurs reprises, les six techniciens observent les palmiers agités avec appréhension. "Si le vent souffle trop fort, il faudra annuler. Je croise les doigts pour que tout aille bien", espère le directeur technique. À plusieurs reprises, un drone anémomètre est envoyé en l’air pour mesurer la vitesse des rafales.

Un show à 60.000 euros

Les six techniciens présents sur le site ont finement calibré les engins avant le spectacle. Photo Justine Meddah.

Une myriade de paramètres doit être prise en compte pour mener à bien l’expérience: température, vent, batteries ne dépassant guère les 15 minutes, "mais aussi le terrain de décollage, vallonné ici à cause du sable", pointe-t-on. Sans compter les soucis techniques de dernière seconde, à l’image de ces cinq drones incapables de rejoindre leurs collègues au début du spectacle et condamnés à rester au sol.

Beaucoup de pression pour, au final, un rendu grandiose et réussi, bien que le spectacle ait été jugé "trop court" par certains. Un petit quart d’heure de show qui aura coûté 60.000 euros à la Ville.

Une " bouée " est accrochée au dos des machines pour qu’elles puissent flotter en cas de chute. Photo Justine Meddah.

"Ce spectacle était magique, magnifique"

En vol stationnaire au-dessus du sol, les 500 petits drones ressemblent à autant d’ovnis tout droit issus de la série "X-Files". Ensemble, ils dessinent, au rythme d’un son électronique, toutes sortes de formes géométriques clignotantes, limite psychédéliques.

De quoi fasciner Sandrine et Alexis, qui affichaient il y a quelques minutes à peine une légère réserve : "Nous demandons à voir si c’est si bien que ça. Notre fille Thalie, qui voulait venir, a titillé notre curiosité. " Idem pour Bernard et Jean-Marie, venus de la région lyonnaise. Le couple, intrigué, espérait y voir "une façon intéressante d’aborder les illuminations, autre que les feux d’artifice ". Sentiment renforcé après quinze minutes d’admiration, à la limite de l’hypnotisme. "C’était magique, magnifique, le tout sans avoir les douloureuses explosions dans les oreilles ", lance Anne-Marie, enchantée.

Un retour positif unanime ? Pas pour Benoît, Sandy, et leurs amis, restés sur leur faim... « Nous aurions souhaité quelque chose de plus poétique et créatif. Voir ces formes s’enchaîner les unes derrière les autres dans un espace aussi restreint ne nous a pas beaucoup plu, bien que le rendu était joli. » Et de déplorer que les lumières des lampadaires et des décorations de Noël n’aient pas été éteintes pour l’occasion. "Cela a gâché un petit peu notre expérience. "

Remplacer les feux d’artifice ?

Drones ou feux d’artifice, lequel est le mieux ? "Les deux techniques sont trop différentes pour être comparées", souligne Alexis, qui penche tout de même plus pour la seconde option. "Les feux d’artifice restent une madeleine de Proust difficile à dépasser."

Hors de question, également, pour Benoît et Sandy de voir la bonne vieille poudre pyrotechnique supplantée par la technologie : "Les émotions ressenties sont beaucoup plus fortes, surtout avec l’effet de surprise du bruit de l’explosion. Et le bouquet final ? On n’a pas ça non plus avec les drones."

En tout cas, d’un point de vue écologique, l’option drones se discute, selon Édouard Ferrari, directeur général de la société Allumee. "Aucune particule n’est générée pendant le spectacle, nous réutilisons la majorité de nos drones après chaque session, et ça ne fait pas de bruit". Ce qui permet d’éviter de déranger la faune environnante.

La sécurité pointée du doigt

Plusieurs internautes ont signalé des problèmes de sécurité, une fois le spectacle terminé. La remontée de l’avenue Guy-de-Maupassant s’est en effet révélée plus difficile que prévu à cause du chantier en cours, bloquant l’un des trottoirs. « Les gens se sont retrouvés avec des enfants en bas âge dans les travaux, au milieu des dalles et de la ferraille, ou sur les pontons. Les barrières étaient ouvertes sans aucune sécurité et les gens n’avaient aucune info sur où aller », a déploré un habitant. « Dangereux pour les piétons, s’est exprimé un autre, dénonçant aussi des comportements incroyables d’automobilistes prêts à prendre le bord de mer à contresens depuis Golfe-Juan. » Le tout accentué par la présence d’une foule impressionnante : « Un monde de ouf », de l’avis d’un internaute.

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