Violences sur des mineurs au club Ultra Cimiez à Nice: quatre personnes en garde à vue

En mars, des vidéos de mineurs victimes de violences au club Ultra Cimiez avaient provoqué l’effroi, et le parquet avait ouvert une enquête. Quatre personnes ont été placées en garde à vue.

Article réservé aux abonnés
Romain Béal Publié le 12/06/2025 à 22:56, mis à jour le 13/06/2025 à 09:03

Tirs de ballons de foot dans la tête d’enfants de 8 ans, bousculades, humiliations...

À la suite de nos révélations concernant les violences survenues au club de sport Ultra Cimiez à Nice, le procureur de la République Damien Martinelli avait indiqué ouvrir une enquête d’initiative le 10 mars dernier. Trois mois après, les résultats de celle-ci tombent: "Au moins huit enfants sont retenus en qualité de victimes", et quatre personnes ont été placées en garde à vue à Nice et en Corse, mercredi et jeudi. "Trois animateurs susceptibles d’être impliqués dans les faits dont celui susceptible d’être l’auteur des violences, ainsi que le responsable du centre de loisirs", précise le procureur.

Casier judiciaire vierge

Trois personnes ayant un casier judiciaire vierge seront déférées aujourd’hui en vue d’une convocation devant le tribunal correctionnel, indique Damien Martinelli. Pour chacune d’entre elles, des infractions spécifiques sont visées: "violences n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité en présence d’autres mineurs; enregistrement et diffusion d’images relatives à la commission de faits de violences n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité en présence d’autres mineurs; non-dénonciation de mauvais traitement sur mineurs de 15 ans."

Le juge des libertés et de la détention va être saisi "en vue du placement sous contrôle judiciaire des intéressés, comportant notamment l’interdiction de toute activité impliquant un contact habituel avec des mineurs", ajoute le procureur de la République. Me Audrey Vazzana, qui défend plusieurs parents ayant déposé plainte, s’est dite satisfaite, mais attend désormais d’avoir accès au dossier pour en savoir plus. "L’enquête a été menée rapidement, on ne peut que s’en réjouir", a-t-elle réagi jeudi soir.

Plusieurs familles avaient en effet annoncé avoir déposé plainte, alors que les témoignages de maltraitance se multipliaient. Le club Ultra Cimiez, lui, n’avait pas été fermé. Et il continuait jusqu’à ce jour à accueillir des enfants, comme si de rien n’était.

Des tirs violents en direction de la tête

Le directeur du club (1), Pierrick Bihoué, avait dit avoir tout découvert le 7 mars, lorsque ces vidéos ont commencé à circuler sur les téléphones des parents. Il avait annoncé avoir lui-même déposé plainte le 14 mars, identifié trois animateurs, et licencié "le seul salarié identifié toujours en poste".

"Quatre vidéos ont permis de constater des tirs manifestement volontaires de ballons de football en direction des enfants, tirs suffisamment violents pour déstabiliser les victimes atteintes le plus souvent au niveau de la tête, détaille le procureur de Nice. Une autre vidéo montre un encadrant du club pousser dans le dos un jeune garçon assis sur un muret, ce qui a pour effet de le faire tomber. Toutes ces scènes étaient filmées par une personne semblant être un autre animateur de la structure, et des rires étaient clairement audibles à l’exploitation des différentes vidéos. [...] Plusieurs personnes ont été assez rapidement identifiées comme pouvant être impliquées dans ces faits, et il a été procédé à la saisie de différentes vidéos et documents pouvant être en lien avec ceux-ci."

1. Le groupe Ultra compte neuf centres de sport dans les Alpes-Maritimes.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.