"Il était vraiment retiré des affaires", affirme l'avocat niçois du parrain de la mafia tué près de Grenoble
Jean-Pierre Maldera, qui a régné avec son clan sur le milieu grenoblois dans les années 80-90, a été exécuté sur l’autoroute A41. Me De Vita témoigne.
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gleclerc@nicematin.frPublié le 13/03/2025 à 17:35, mis à jour le 13/03/2025 à 17:35
L’exécution a eu lieu au beau milieu de l’autoroute A41, près de Grenoble. Jean-Pierre Maldera conduisait une BMW grise. Capture écran X/@chicagre2
"J’ai été surpris en entendant la nouvelle."
L’avocat niçois Me Franck de Vita était le conseil de Jean-Pierre Maldera, 71 ans, considéré comme l’ancien parrain de la pègre italo-grenobloise. Maldera a été tué ce mercredi matin sur l’autoroute A41 qui relie Grenoble à Chambéry. Une exécution en règle. Sa voiture a essuyé des tirs de kalachnikov. Le septuagénaire, touché au coude, a tenté de prendre la fuite à pied, mais, prenant l’autoroute à contresens, ses agresseurs sont revenus le percuter. Jean-Pierre Maldera a été projeté sur la voie opposée. Il est décédé des suites de ses blessures.
Maître De Vita avait récupéré la défense des frères Maldera au début des années 2000. "Je voyais Jean-Pierre à mon cabinet, à Nice. Nous discutions technique de défense en sa qualité de partie civile dans le cadre de l’information judiciaire concernant son frère." Robert, son frère, dit "Il pazzo" (1), a disparu en 2015. Vraisemblablement victime, lui aussi d’un règlement de comptes. Trois personnes ont été mises en examen dans cette affaire en 2017, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour homicide volontaire.
C’est dans ce cadre que Jean-Pierre Maldera, qui ne s’est jamais remis de la mort de son frère, venait consulter Me Franck de Vita. Le pénaliste niçois les avait sortis d’une ornière juridique en 2005. Il avait obtenu leur remise en liberté pour vice de forme, dans une affaire de blanchiment, d’extorsion et de proxénétisme.
Me Franck de Vita, avocat de Jean-Pierre Maldera. Photo Frantz Chavaroche
Maldera était-il toujours en activité? "Vous connaissez le système, soupire Me De Vita. Souvent les clients mentent à leur avocat en disant qu’ils sont retirés des affaires. Mais là, dans ce cas, j’ai l’intime conviction qu’il était vraiment retiré des affaires. Il ne faut pas oublier quand lorsqu’il y a ce fiasco judiciaire en 2005, une nullité de procédure dans un dossier à charge, ils ont décidé de quitter la France. Ils en avaient marre d’être dans le collimateur de la police et de la justice. Les deux frères et les compagnes et enfants sont partis au Maroc trois ans, pour montrer que tout était terminé et qu’ils étaient retirés. Ils sont revenus trois ans après."
Sur le passé de parrains de la pègre italo-grenobloise, Me De Vita élude: "La littérature journalistique disait que c’étaient les grands bandits de Grenoble dans les années 80-90. Je n’étais pas leur avocat à cette époque, dont je n’en sais rien." De nombreux membres du clan Maldera avaient fini derrière les barreaux pour des affaires d’extorsion et de proxénétisme. Jean-Pierre Maldera avait été condamné huit fois, confirme son avocat. Mais il n’alimentait plus la chronique des faits divers depuis de longues années.
Depuis l’assassinat de mercredi, Me De Vita a eu la veuve de Jean-Pierre Maldera au téléphone. "À ce stade, on n’a pas accès au dossier, on n’est même pas partie civile. Je pense que la famille le voudra, mais il est trop tôt."
Les auteurs du crime, eux, sont en fuite. Une Mégane RS blanche, ayant pu servir à l’assassinat, a été retrouvée brûlée dans le quartier Teisseire à Grenoble. La Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lyon est en charge de l’enquête.
(1) Le fou en italien
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