Le dernier jour du 5e forum Peace and Sport a pris hier des allures de marathon pour son président et fondateur Joël Bouzou. Entre les interviews et les au revoir aux participants, l'homme avait fort à faire.
Cet ancien athlète de haut niveau en escrime et au pentathlon (1) n'est cependant pas du genre à perdre pied. Organisé au millimètre, il enchaîne les entrevues sans oublier de prendre le temps de saluer les volontaires. « Une bonne équipe est meilleure que la somme des individus. »
Joël Bouzou promeut les valeurs véhiculées par le sport depuis toujours.
Logique donc qu'il fonde en 2007 Peace and Sport, un projet ambitieux, à vocation internationale. Cinq ans et de nombreuses actions plus tard, le forum poursuit sa course vertueuse vers une paix durable dans le monde.
Quel bilan dressez-vous de ce 5e forum Peace and Sport ?
Ce que l'on peut retenir, c'est la reconnaissance de l'organisation au niveau international : 500 délégués, 50 gouvernements représentés, 5 chefs d'États… Ces chiffres montrent bien que sur le terrain, il se passe des choses.
Comment expliquez-vous le succès de Peace and Sport?
Plusieurs facteurs entrent en jeu. L'implication des champions en est un. Ils ont compris qu'avec un peu de temps, on peut faire beaucoup de choses.
Ce sont des athlètes qui ont reçu beaucoup dans leur vie et qui, un jour, ont voulu donner aux autres à leur tour. Ensuite, la réussite des premiers projets contribue à convaincre les décideurs de la capacité du sport à favoriser les relations diplomatiques.
Quel message souhaitez-vous adresser à ceux qui se montrent sceptiques ?
Le sport n'est pas un luxe, ce sont des valeurs. Une compétition avec des équipes mixtes, de différentes ethnies par exemple, peut être une occasion d'ouvrir le dialogue, y compris entre diplomates.
Vous avez fondé l'association Rassemblement par le sporten 1991 qui facilite l'intégration des jeunes dans les banlieues. D'où vous vient cette vocation humanitaire ?
Sûrement du sport. Il m'a fait devenir citoyen du monde avec une conscience politique dans le sens d'une vision objective de la société. Cela m'a donné des envies de démocratie, de respect du droit. Lorsque je lui ai parlé du projetPeace and Sport, le prince Albert m'a fait confiance.
Quelles qualités vous a apporté la pratique du sport de haut niveau ?
L'énergie. Celle de se battre pour ses idées. La persévérance aussi. On ne remporte pas une médaille en cinq minutes. Ça demande du travail, de la volonté et être capable de se fixer des objectifs. Il faut de l'endurance dans la motivation !
Quels sont vos objectifs pour l'organisation de Peace and Sport ?
Que l'on poursuive les projets. Le prochain forum aura lieu à Sotchi, en Russie. Le challenge est de garder la ligne existante dans ce nouvel environnement. Je pense que la culture Peace and Sport est suffisamment forte pour maintenir ce cap.
1. Sport olympique composé de l'escrime, du tir au pistolet, de la natation, de l'équitation et du cross-country.
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