Un mardi matin comme tant d’autres. Ce 25 mars, Perrine (1) se rend au lycée à pied, comme à son habitude. Il n’est pas encore 8h30, elle aperçoit un individu qui met en alerte son instinct rue Halévy, dans le centre de Nice.
"Il me fixait. J’étais apeurée mais je ne voulais pas lui montrer", déclare l’adolescente de 16 ans aux policiers dans sa plainte. En croisant cet homme, ses inquiétudes se confirment: il ne fait pas que la dévisager, il passe à l’acte. Et lui saisit la fesse. Une scène d’effroi qu’elle relate aux forces de l’ordre: "J’étais paniquée. Je suis restée figée. Je n’osais pas le regarder."
Pendant que l’homme poursuit sa route comme si de rien n’était, la jeune fille trouve assistance auprès de deux femmes. Un témoin viendra appuyer ses dires en racontant la même scène.
Il avoue à la barre
Elle n’est pas présente à l’audience du tribunal correctionnel de Nice. Mais le prévenu oui. Dans le box, il comparaît sous le régime de la comparution immédiate. Cet homme de 28 ans, aux cheveux longs et à la barbe hirsute, a la dégaine d’un jeune adolescent: t-shirt du PSG, jogging et allure négligée. Dans ses réponses au tribunal il donne à voir une personnalité peu commune: il s’exprime vite, avale ses mots, utilise une syntaxe parfois absconse. Il vit chez ses parents. Il reconnaît les faits, répète être "désolé". Aux policiers il dira avoir été "excité" face à la jeune fille qu’il affirme croiser de temps en temps.
À la question de la présidente Isabelle Demarbaix: "Pourquoi ne travaillez-vous pas?", il répond en mimant une taille moins haute que la sienne: "Comment voulez-vous qu’un adolescent petit comme ça travaille?"
A la question sur son âge, il répond: "J’ai 21, 22 ans." Comme son conseil l’explique, son client vit dans un espace temps propre à lui où, semble-t-il, il se considère toujours comme un ado. Sur sa sexualité? "Il n’en a pas. Tout ce qu’il a réussi à me dire rapidement c’est qu’il se touche la quequette sur des vidéos… ce sont ses mots."
"Il a conscience de ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas"
Déjà hospitalisé à Sainte-Marie, suivi au niveau psychiatrique, l’abolition du discernement du prévenu n’est pas retenue dans l’expertise médicale. Mais une altération du discernement avec un niveau intellectuel inférieur à la normale sont mentionnés. "Il a conscience de ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas", indique sans difficulté son conseil qui plaide l’altération de la personnalité de son client face à ce geste "qu’il n’explique pas lui-même".
Le tribunal reconnaît coupable l’homme de 28 ans. Il est condamné à deux mois d’emprisonnement avec sursis. Il est désormais inscrit au Fijais (fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes). Et a interdiction d’exercer une activité en contact avec des mineurs pendant deux ans.
commentaires