Contrat d'assassinat visant l'avocat Olivier Pardo: ancien braqueur, légionnaire, islamiste radical... Ce que l'on sait de l'homme qui aurait été missionné pour le tuer

Un célèbre avocat parisien, conseil notamment de Benjamin Netanyahu, est, selon les dires d'un ancien braqueur, la cible d'un contrat d'assassinat. Cet ancien braqueur est un homme au parcours peu commun, originaire de Marseille.

La rédaction Publié le 30/07/2025 à 15:00, mis à jour le 30/07/2025 à 15:00
Une enquête a été ouverte sur un possible contrat d’assassinat visant Me Olivier Pardo, avocat notamment du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu Photo: AFP

L'affaire est peu commune... Une information judiciaire a été ouverte lundi 30 juillet, après une plainte de l'avocat Olivier Pardo dénonçant la possible existence d'un contrat d'assassinat le visant dans le cadre de sa défense du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a indiqué le parquet de Paris, confirmant une information du "Parisien". L'homme missionné pour commettre ce crime est un ancien braqueur converti à l'islam, auteur d'un livre où il raconte son parcours. 

L'information judiciaire a été ouverte contre X pour "association de malfaiteurs", a précisé le parquet, dénonçant la "violation du secret de l'enquête". Selon Le Parisien, Me Olivier Pardo a révélé ces faits après qu'un homme, Ruddy Terranova, lui a annoncé lors d'un rendez-vous à son cabinet le 16 juillet dernier, avoir été missionné pour le supprimer, ce qu'a confirmé une source proche du dossier.

"Il n'a jamais collaboré avec les services de police"

Ruddy Terranova a été placé en garde à vue dans le cadre de cette affaire la semaine du 21 juillet, selon Le Parisien. L'homme est loin d'être un inconnu pour la justice française. Ce dernier a été un temps soupçonné d'être l'auteur de la tentative d'assassinat en 2007 de Karim Achoui, à l'époque avocat, avant d'être acquitté en première instance et en appel. Lors des deux procès, il a été présenté comme l'informateur d'un commissaire de police à Versailles entre 2006 et 2007, puis évincé car "instable et dangereux".

M. Terranova conteste avoir été un informateur. "Il n'a jamais collaboré avec les services de police" et "n'a jamais 'balancé' quiconque de toute son existence", ont indiqué dans un communiqué mardi 29 juillet ses avocats Joshua Kafil et Jean-Christophe Basson-Larbi.

De Marseille à Finsbury Park en passant par le Soudan

Outre ces affaires, Ruddy Terranova a un parcours que certains qualifieront de "particulier". Né à Marseille dans le quartier de la Belle-de-Mai, il rejoint la région parisienne au divorce de ses parents. Issu d'une famille où l'on pratiquait un catholicisme sévère, il a grandi entre un grand-père "condamné pour actes terroristes au sein de l’OAS, d’une grand-mère membre de l’Action française, le jeune Ruddy reçoit une éducation catholique stricte entre écoles privées et scoutisme au sein de la paroisse de Saint-Léon dans le 15e arrondissement", ainsi que l'indique son éditeur, "La Manufacture de livres". 

Plus tard, il officiera au sein de la Légion étrangère avant de revenir à la vie civile et de démarrer une vie de malfrats. Entre braquage et différend réglé à coup de sabre japonais, ce dernier passe par la case prison. C'est là que d'une pratique stricte d'une religion à une autre, il se convertit à l'islam radical. En sortant de prison, ce dernier fréquente les mosquées les plus radicales comme celle de Finsbury Park, rendue célèbre par les prêches extrémistes d'un certain Abou Hamza. Il part également au Soudan où il prend part à des combats. 

En 2004, Ruddy Terranova a été condamné pour des violences en lien avec sa radicalisation islamiste. Puis en 2021, assurant s'être rangé, l'homme sort un livre "Converti", dans lequel il raconte son parcours, "Catholique intégriste et militaire, la dérive de l'islam radical". "Aujourd'hui il s'investi dans la prévention de la délinquance et met en garde les jeunes partout en France", indique son compte Instagram. 

Une mission confiée lors d'un séjour au Sénégal?

Quoiqu'il en soit, ce contrat, que Ruddy Terranova n'entendait pas exécuter, lui aurait été confiée lors d'un séjour au Sénégal par des "Libanais du Hezbollah", reprochant à l'avocat d'être l'un des défenseurs de Benjamin Netanyahu visé depuis novembre 2024 par un mandat d'arrêt international de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité et crime de guerre dans la bande de Gaza.

L'entretien s'est déroulé en présence de deux avocats, un collaborateur et une stagiaire, qui ont été entendus par les enquêteurs. "Je suis serein, ça fait partie des risques de mon métier quand on défend des causes qui en France font polémique", a réagi auprès de l'AFP Me Pardo, également avocat de Rachida Dati, de l'homme d'affaires Michel Ohayon et d'Eric Zemmour.

"Je fais confiance à la justice pour déterminer si cette menace est réelle ou fantasmagorique", a-t-il ajouté, saluant la "réactivité du bâtonnier" du barreau de Paris, qui l'a assisté lors de son audition, "de la procureure de Paris et de la brigade criminelle", chargée des investigations.

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