Chiens anti explosifs, lutte anti drones, tireurs d’élite: comment sont sécurisés les corsos du Carnaval de Nice

Tout autour de chaque corso du carnaval de Nice "Roi des océans", et alors que la première bataille de fleurs se tient ce mercredi après-midi, c’est un dispositif de sécurité impressionnant qui est déployé. Des chiens de la brigade cynophile viennent ainsi inspecter chaque élément des structures, des gradins, mais aussi des chars.

"Ce sont des chiens qui détectent les colis suspects. Ils recherchent des armes, des munitions et des explosifs. On refait tous les chars à chaque corso pour être sûrs que des gens malveillants n’ont pas disposé des objets ou des armes pendant le transfert", commente le commissaire de police Audrey Basquin, qui supervise le dispositif.

 

Dans le langage technique on appelle cela "décontaminer un site". "Nous le faisons à chaque corso, chaque bataille de fleurs. Nous remettons en cause systématiquement le dispositif à chaque événement. Les chars sont toujours décontaminés. Ils n’entrent sur le dispositif qu’après avoir été inspectés."

Pour sécuriser l’ensemble de la manifestation, le but, explique le commissaire, est de vider l’espace du carnaval, "de le décontaminer entièrement, tout comme les chars et ensuite de laisser pénétrer le public qui est filtré par les agents de sécurité et les portiques".

Sur les toits, des tireurs d’élite sont postés. Dans la foule, la présence des policiers en uniforme est évidente. Des compagnies de CRS sécurisent les abords. Mais des hommes en civil de la Bac patrouillent également en prévention de la petite délinquance, partant à la chasse des pickpockets, souvent présents en nombre à l’époque du carnaval. Ces hommes sont également prêts à intervenir en cas d’attaque, indique le commissaire Basquin.

Sur les points hauts, confirme le commissaire, des binômes observateurs-tireurs d’élite sont postés. "Il y a également des binômes de lutte anti drones positionnés."

Un dispositif qui est évidemment appuyé par des centaines de policiers municipaux, les militaires de la force sentinelle et tous les services de sécurisation et de renseignement disponibles. Rappelons que la France est toujours au niveau Vigipirate le plus élevé, "Urgence attentat".

En janvier, selon nos confrères de France info, le directeur général de la police nationale a demandé aux policiers de "porter l’effort de surveillance et de contrôle sur les rassemblements, quelle qu’en soit la nature, et d’accorder une vigilance particulière à la sécurité des transports collectifs de personnes, particulièrement fréquentés durant les périodes de congés scolaires".

Le niveau "urgence attentat" du plan Vigipirate est mis en place depuis l’attaque, revendiquée par l’organisation jihadiste État islamique, à Moscou, en Russie, en mars 2024, qui avait fait 144 morts.