Le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d'avoir drogué la députée Sandrine Josso afin de la violer en 2023, va démissionner de son mandat début octobre, a-t-on appris samedi auprès du sénateur, confirmant une information de l'agence API News, filiale de Ouest-France.
Joël Guerriau, 67 ans, devrait quitter "le Sénat le 6 octobre 2025", selon API News, agence basée à Nantes et spécialisée dans l'économie.
D'après cette source, le sénateur a confirmé cette décision dans un courrier qui va être adressé aux maires du département. Ce départ "n'est pas une conséquence de son affaire judiciaire, mais la traduction d'un engagement pris lors des sénatoriales de 2023", d'après API News.
Dans un message transmis à l'AFP, le sénateur de Loire-Atlantique a affirmé qu'il s'était déjà engagé à quitter son troisième mandat "au bout de deux ans" au moment où il l'a brigué en 2023, pour laisser la place à "Marie-Pierre Guérin", maire de La Meilleraye-de-Bretagne (Loire-Atlantique), qui "renforcera la voix du monde rural" au Sénat.
C'est l'agresseur qui choisit son calendrier, son récit, sa sortie
La députée Sandrine Josso (MoDem) a vivement réagi à cette décision.
"J'ai appris avec dégoût ce matin l'annonce de la démission prochaine de Joël Guerriau. Une décision qu'il présente comme le fruit d'un engagement personnel et non, selon lui, en lien avec l’affaire judiciaire extrêmement grave dans laquelle il est mis en examen", a estimé Mme Josso dans un communiqué.
"Ce scénario n'abuse plus personne. Encore une fois, c'est l'agresseur qui choisit son calendrier, son récit, sa sortie. Il ne s'agit pas d'un acte de responsabilité ou de décence: il s'agit d'un repli stratégique, à quelques mois de son procès et après avoir largement profité des privilèges attachés à sa fonction", estime la députée de Loire-Atlantique.
Le sénateur centriste sera prochainement jugé par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir dilué de la MDMA à 91,1% pure dans un verre de champagne pour en faire consommer à sa collègue du Parlement afin, d'après l'ordonnance des juges dont l'AFP a eu connaissance, "de commettre un viol ou une agression sexuelle". Il sera aussi jugé pour détention de stupéfiants.
Suspendu par son parti Horizons et par son groupe parlementaire Les Indépendants, M. Guerriau, sénateur de Loire-Atlantique depuis 2011, avait exclu de démissionner de son poste tant que la justice n'avait pas "tranché", mais il avait accepté de se mettre "en retrait" des travaux parlementaires.
Début juillet, le président du Sénat, Gérard Larcher, avait annoncé qu'il prévoyait de saisir le comité de déontologie de l'institution, ouvrant la voie à des sanctions disciplinaires visant le sénateur.
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