"Après avoir largement profité des privilèges attachés à sa fonction": accusé d'avoir drogué sa collègue sénatrice, Joël Guerriau annonce la date de sa démission

Le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d'avoir drogué la députée Sandrine Josso afin de la violer en 2023, va démissionner de son mandat début octobre, a-t-on appris samedi auprès du sénateur, confirmant une information de l'agence API News, filiale de Ouest-France.

La rédaction Publié le 20/09/2025 à 21:19, mis à jour le 20/09/2025 à 21:20
Le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d'avoir drogué la députée Sandrine Josso afin de l'agresser sexuellement, a été interrogé mardi, notamment sur des recherches suspectes retrouvées dans son téléphone, a appris l'AFP mercredi de sources proches du dossier. Photo: AFP

Le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d'avoir drogué la députée Sandrine Josso afin de la violer en 2023, va démissionner de son mandat début octobre, a-t-on appris samedi auprès du sénateur, confirmant une information de l'agence API News, filiale de Ouest-France.

Joël Guerriau, 67 ans, devrait quitter "le Sénat le 6 octobre 2025", selon API News, agence basée à Nantes et spécialisée dans l'économie.

D'après cette source, le sénateur a confirmé cette décision dans un courrier qui va être adressé aux maires du département. Ce départ "n'est pas une conséquence de son affaire judiciaire, mais la traduction d'un engagement pris lors des sénatoriales de 2023", d'après API News.

Dans un message transmis à l'AFP, le sénateur de Loire-Atlantique a affirmé qu'il s'était déjà engagé à quitter son troisième mandat "au bout de deux ans" au moment où il l'a brigué en 2023, pour laisser la place à "Marie-Pierre Guérin", maire de La Meilleraye-de-Bretagne (Loire-Atlantique), qui "renforcera la voix du monde rural" au Sénat.

C'est l'agresseur qui choisit son calendrier, son récit, sa sortie

La députée Sandrine Josso (MoDem) a vivement réagi à cette décision.

"J'ai appris avec dégoût ce matin l'annonce de la démission prochaine de Joël Guerriau. Une décision qu'il présente comme le fruit d'un engagement personnel et non, selon lui, en lien avec l’affaire judiciaire extrêmement grave dans laquelle il est mis en examen", a estimé Mme Josso dans un communiqué.

"Ce scénario n'abuse plus personne. Encore une fois, c'est l'agresseur qui choisit son calendrier, son récit, sa sortie. Il ne s'agit pas d'un acte de responsabilité ou de décence: il s'agit d'un repli stratégique, à quelques mois de son procès et après avoir largement profité des privilèges attachés à sa fonction", estime la députée de Loire-Atlantique.

Le sénateur centriste sera prochainement jugé par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir dilué de la MDMA à 91,1% pure dans un verre de champagne pour en faire consommer à sa collègue du Parlement afin, d'après l'ordonnance des juges dont l'AFP a eu connaissance, "de commettre un viol ou une agression sexuelle". Il sera aussi jugé pour détention de stupéfiants.

Suspendu par son parti Horizons et par son groupe parlementaire Les Indépendants, M. Guerriau, sénateur de Loire-Atlantique depuis 2011, avait exclu de démissionner de son poste tant que la justice n'avait pas "tranché", mais il avait accepté de se mettre "en retrait" des travaux parlementaires.

Début juillet, le président du Sénat, Gérard Larcher, avait annoncé qu'il prévoyait de saisir le comité de déontologie de l'institution, ouvrant la voie à des sanctions disciplinaires visant le sénateur.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.