Affaire Bétharram: un troisième établissement, dans lequel a étudié un ex-Premier ministre, fait l'objet de plusieurs plaintes

Nouvelles plaintes, nouveaux témoignages: l'affaire des violences physiques et sexuelles à Notre-Dame-de-Bétharram libère la parole pour dénoncer des dérives dans l'enseignement catholique.

La rédaction Publié le 27/02/2025 à 11:30, mis à jour le 27/02/2025 à 12:20
La Conférence des évêques de France (CEF) a qualifié jeudi de "faits graves" et "en contradiction totale avec l'esprit de l'enseignement catholique" les violences physiques et sexuelles perpétrées au sein de l'établissement Notre-Dame-de-Bétharram. Photo AFP

Notre-Dame-de-Bétharram, établissement catholique sous contrat des Pyrénées-Atlantiques, est au cœur d'une vaste enquête sur des violences, agressions sexuelles et viols sur des enfants commis pendant des décennies.

Au total, le collectif de victimes de Bétharram a recensé 152 plaintes, dont "un corpus de 40 nouvelles plaintes, dont 18 portant sur des faits de nature sexuelle", remis ce jeudi 27 février au parquet avant une rencontre à huis clos avec le procureur de Pau.

Un collectif de victimes de l'établissement Saint-François Xavier à Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques) a vu le jour sur Facebook. "Quand j'ai lu les témoignages des victimes de Bétharram, j'ai compris que j'avais vécu la même chose", témoigne Gilles, 63 ans, ancien élève dans les années 1970. 

"On était privés de nourriture et violentés", dit-il. En décrivant la punition de la règle en bois, qui consistait à s'agenouiller sur une petite règle "devant la porte d'un curé et à apprendre par cœur une leçon. J'ai souvenir de ne plus réussir à me lever".

Un collège des Hautes-Pyrénées

Des récits concernant d'autres établissements en France ont commencé à fleurir ces derniers jours, notamment sur les réseaux sociaux. L'un d'entre eux est situé dans les Hautes-Pyrénées. Il s'agit de Notre-Dame de Garaison, établissement dans lequel le personnel est accusé d'avoir fait usage de violences et d’humiliations. Là-bas, les "bouffes", surnom donné aux gifles, étaient courantes, dévoile Radio France.

Dans cet établissement qui a notamment vu passer l'ancien Premier ministre Jean Castex, des châtiments corporels réguliers et humiliants étaient pratiqués sur de jeunes élèves. 

"Les surveillants, qui étaient des élèves de terminale, avaient l’autorisation de frapper", se souvient Philippe au micro de nos confrères. "C’était du dressage. La spécialité du surveillant général était de fouetter les élèves alignés avec un lacet en cuir tressé. Je me souviens d’un camarade qui avait pris 17 claques en une heure de cours."

"Il nous faisait descendre l’hiver en pyjama faire des tours de la cour", poursuit Philippe. Dans ce collège, un surveillant avait déjà été condamné en 2009 pour "viols et agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans et par personne ayant autorité".

"Il y a des temps médiatiques comme ça qui permettent de libérer la parole sans doute", a indiqué à l'AFP le secrétaire général de l'enseignement catholique, Philippe Delorme. Il assure que l'enseignement catholique "va faire un nouvel état des lieux" de "ses dispositifs pour garantir encore mieux la sécurité des enfants".

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