Le bruit courait depuis plusieurs jours dans les rues de Saint-Maximin. Le maire et la directrice générale des services de la commune auraient été placés en garde à vue le mercredi 22 novembre à la gendarmerie de Brignoles dans le cadre d’une enquête pour homicide et blessures involontaires. Une information confirmée par Alain Decanis lui-même. "J’ai en effet été auditionné sous le régime de la garde à vue en tant que personne morale. Je ne peux rien dire de plus. Je ne sais d’ailleurs rien du dossier en cours."
Un après-midi venteux
Ces auditions sont une nouvelle étape d’une procédure qui, dès le lendemain du drame, s’annonçait longue selon les enquêteurs.
L’accident s’est produit le dimanche 30 juillet au Wonderland, parc de jeux gonflables aquatiques installé depuis le début de l’été à Saint-Maximin. Vers 15 heures, le vent se lève et, selon le procureur, les gérants s’apprêtent à fermer le parc. Soudainement une structure gonflable de 20mètres de long et autant de large s’envole pour atterrir une cinquantaine de mètres plus loin. Un père et sa fille sont à l’intérieur du jeu qui se transforme en engin de mort. Dans un premier temps, les deux victimes retrouvent une activité cardiaque. Mais quelques heures plus tard, le père, un ambulancier de 35 ans originaire de Marseille, décède à l’hôpital Nord.
Probables séquelles pour la fillette
Sa fillette, âgée de 3 ans et demi au moment du drame, est transportée à l’hôpital de La Timone à Marseille. Le pronostic vital de la petite Anna, victime d’un traumatisme crânien grave, est engagé durant une dizaine de jours. Plusieurs opérations chirurgicales ont été nécessaires afin de résorber l’hématome sous-dural.
"Aujourd’hui, elle se trouve dans un centre de rééducation dans une unité pédiatrique spécialisée et ce pour un temps non défini, précise le parquet de Draguignan. Du fait de son jeune âge, il est difficile de se prononcer sur d’éventuelles séquelles."
Dans les jours suivant l’accident, l’émotion était forte. Presque autant que les interrogations sur la sécurité au Wonderland, certains pointant du doigt les gérants du parc, d’autres les responsables de la Ville qui avaient choisi de l’accueillir pour pallier l’absence de piscine. De nombreuses auditions ont déjà eu lieu dans le cadre de l’instruction préparatoire. Deux experts judiciaires ont été désignés afin de faire la lumière sur les circonstances techniques du drame. Leurs rapports devraient atterrir sur le bureau du juge d’instruction en début d’année prochaine.
Le maire, pour sa part, s’était exprimé une seule fois depuis l’accident. "Comment un parc aquatique que l’on avait accepté sur le territoire communal pour apporter de la joie, du bonheur à des enfants a-t-il pu se transformer en un engin de mort qui a terrassé toute une famille? C’est ce que nous dira l’enquête en cours", écrivait-il sur les réseaux sociaux au lendemain du drame, avant d’ordonner que les drapeaux de la ville soient mis en berne.
commentaires