"Ils ont tenu tant qu’ils ont pu": le récit de la nuit d’horreur qui a fait 7 morts dans un incendie aux Moulins à Nice
Le feu a été allumé intentionnellement, en pleine nuit, au deuxième étage d’un bâtiment des Moulins prenant au piège toute une famille du 38, rue de la Santoline. Le bilan est dramatique: sept personnes ont péri dans l’incendie.
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Eric Galliano egalliano@nicematin.frPublié le 18/07/2024 à 11:50, mis à jour le 18/07/2024 à 15:31
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Une famille immolée sur l’autel de la délinquance. Sept morts dont trois enfants de 5, 7 et 10, ans ainsi qu’un adolescent de 17 ans. Tous membres de la même fratrie. "Des gens bien", "des gens sans histoires", s’accorde à dire tout un quartier, sous le choc. Celui des Moulins, à l’entrée ouest de Nice, endeuillé dans la nuit de mercredi à jeudi par un terrible incendie. Un drame qui ne relève pas de la fatalité.
Très vite, sur place, le procureur de la République, Damien Martinelli, a confirmé l’ouverture d’une enquête criminelle. Le feu aurait intentionnellement été allumé au niveau du second étage du bâtiment 38, rue de la Santoline. Aux alentours de 2 heures du matin. L’entrée A de cette tour de sept étages venait d’être forcée par trois individus cagoulés.
D’importants moyens de secours ont été déployés.
"Une femme criait au feu!"
La suite, c’est Insaf qui la raconte. Cette mère de famille habite au premier étage. "On dormait avec mes trois filles. J’ai été réveillée par des cris. Il y avait une dame au pied de l’immeuble qui criait: "sortez! il y a le feu!" Elle était seule avec son enfant". Insaf avoue qu’elle a cru d’abord à une mauvaise plaisanterie dans ce quartier parfois agité. Par précaution, elle vérifie malgré tout à travers l’œil-de-bœuf. "C’est là que j’ai vu la fumée. Tout était noir. J’ai réveillé mes petites et on est partis..."
Pour Youssouf, son voisin du cinquième, il est déjà trop tard pour espérer fuir par la cage d’escalier. "Je n’ai même pas pu ouvrir la porte, témoigne cet autre habitant. Les flammes passaient déjà dessous." Raymond venait à peine de rentrer du travail. Lui aussi a été alerté par les cris. "J’ai appelé les pompiers, poursuit-il. Ils nous ont calmés au téléphone. Ils m’ont dit de mettre des serviettes mouillées sous la porte pour bloquer la fumée. Je l'ai fait et puis on est allés se réfugier sur le balcon avec ma femme et mes quatre enfants. Les tentes commençaient à prendre feu." Finalement, ils seront évacués à l’aide de la grande échelle.
Trois grandes échelles et des matelas de fortune
Pas moins de trois nacelles seront déployées. La petite centaine de sapeurs-pompiers et de médecins du Samu déployée procédera à cinq sauvetages. Dont un des enfants de cette famille comorienne qui s’est retrouvée piégée au septième étage par l’incendie. Mais deux autres membres de la fratrie lâcheront prise avant que la grande échelle n’arrive jusqu’à eux.
"De sacrés bonhommes, souffle Samba. Ils ont tenu tant qu’ils ont pu. Des voisins ont jeté des matelas par la fenêtre pour tenter d’amortir leur chute." En vain.
Deux des victimes se défenestreront du septième étage. L’une est décédée, l’autre blessée grièvement a été placée en réanimation. Mais c’est à l’intérieur de l’appartement que les secours découvriront le comble de l’horreur. La mère de famille aurait bien tenté de mettre en protection ses enfants dans la salle de bains, mais ni elle, ni trois de ses plus jeunes enfants n’ont survécu. Au total, dix personnes vivaient dans ce logement de 90 mètres carrés environ, entièrement ravagé par les flammes. Sept d’entre elles ont péri la nuit dernière. Deux femmes, un homme et quatre mineurs.
Sept vies volées.
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