Augmentation du prix du tabac: la France deux fois plus chère que l'Italie

Les cigarettes ont augmenté de 0,50 à 1 euro au 1er janvier. L’écart se creuse plus encore des deux côtés de la frontière transalpine.

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Joëlle Deviras Publié le 03/01/2024 à 07:00, mis à jour le 03/01/2024 à 07:00
Les fumeurs azuréens connaissent l’astuce: dès la frontière italienne franchie, ils paient leurs cigarettes deux fois moins cher. Photo d'archives E. D.

12 euros le paquet de Marlboro ou de Philip Morris. 11,50 euros pour vingt Camel ou Gauloises blondes.

Le gouvernement l’avait annoncé: après une première hausse en mai dernier, le prix des cigarettes, mais aussi des cigares, tabac à chauffer et tabac à rouler a augmenté au 1er janvier.

Selon les chiffres publiés par Santé Publique France, 15 millions de personnes se déclarent fumeurs en France, dont 12 millions de fumeurs quotidiens qui grillent en moyenne 12,7 cigarettes par jour.

C’est donc quelque 200 euros qu’un fumeur de Marlboro dépensera en plus en moyenne en 2024.

La barre des 12 euros permettra-t-elle de faire baisser la consommation? Rien n’est mois sûr.

Plus de trois personnes sur dix fument

Selon Santé Publique France, le nombre de fumeurs est stable entre 2019 et 2022: "Plus de trois personnes sur dix déclarent fumer et un quart déclare fumer quotidiennement."

Une période qui succède à celle de 2016/2019 au cours de laquelle une baisse du tabagisme d’ampleur inédite avait été constatée avec une proportion de fumeurs quotidiens passant de 29,4% à 24,0% en France métropolitaine (27,4% de tabagisme quotidien contre 21,7% chez les femmes).

Les accrocs de la cigarette seront-ils plus enclins encore à franchir la frontière italienne pour faire des stocks de cartouches en Italie ou à acheter sur le marché parallèle?

Deux cigarettes pour le prix d’une

En 2022, les douaniers ont saisi près de 650 tonnes de tabac de contrebande, soit une hausse de près de 60% en un an, selon le Bilan annuel de la douane pour 2022 publié en mai 2023.

En réalité, "le poids du commerce parallèle de tabac serait estimé à 18.000 tonnes par an", souligne Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne, qui a déposé en novembre dernier une proposition de loi pour définir "des quotas de livraison de tabac pour empêcher les cigarettiers d’alimenter le commerce parallèle".

Les 18 milliards de cigarettes issues du commerce parallèle viendraient pour moitié des achats frontaliers, selon le député.

L’Italie deux fois moins chère offre donc une porte ouverte de choix pour l’importation illicite. Les Alpes-Maritimes et le Var sont évidemment les premiers servis pour fumer italien.

Et la nouvelle année risque d’être plus florissante encore pour les buralistes transalpins puisque l’Italie n’a pas augmenté ses prix au 1er janvier!

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