Drame mafieux en Sicile: "Lettres siciliennes", entre politique et manipulation

Fabio Grassadonia et Antonio Piazza plongent dans la Sicile mafieuse avec un duel épistolaire entre Toni Servillo et Elio Germano. Loin des clichés du genre, ce thriller mise sur la ruse et la plume, mais pêche dans sa lenteur.

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Cédric Coppola Publié le 15/04/2025 à 20:12, mis à jour le 15/04/2025 à 20:12
Toni Servillo. Photo Giulia Parlato

Sicile, au début des années 2000. Après plusieurs années de prison pour collusion avec la mafia, Catello (Toni Servillo), homme politique aguerri, a tout perdu.

Lorsque les services secrets italiens sollicitent son aide pour capturer son filleul Matteo (Elio Germano), le dernier chef mafieux en cavale, Catello saisit l’occasion pour se remettre en selle.

Homme rusé aux cent masques, illusionniste infatigable qui transforme la vérité en mensonge et le mensonge en vérité, Catello entame une correspondance improbable et singulière avec le fugitif, cherchant à profiter de son vide affectif.

Un pari qui, avec l’un des criminels les plus recherchés au monde, comporte un certain risque…

Une œuvre inspirée de faits réels

Les Italiens Fabio Grassadonia et Antonio Piazza poursuivent leur travail autour de la mafia sicilienne entamé par Salvo et poursuivi par Sicilian Ghost Story.

Attention cependant, il ne faut pas s’attendre à un film dans la lignée du Parrain de Francis Ford Coppola ni même du Traître cher à Marco Bellocchio.

Comme le suggère le titre Lettres siciliennes, l’accent est mis sur l’écriture où les personnages interprétés par les excellents Toni Servillo et Elio Germano, qui partagent pour la première fois l’affiche d’un film, jouent une "partie d’échecs" où chaque phrase, chaque mot est analysé, avant d’entamer une sorte de contre-attaque.

Un concept intéressant, mais étalé sur la longueur et répétitif. Le manque d’action, associé à différentes histoires mal goupillées, comme la relation entre Catello et les forces de l’ordre, débouchent sur un faux rythme.

Pour compenser ces faiblesses, le binôme de réalisateurs s’appuie donc sur leurs comédiens tout en insérant des petites pointes d’humour, qui la plupart du temps renvoient à l’enfermement dans lequel se trouvent ces mafieux.

Loin de la belle vie au soleil qu’on pourrait imaginer, ils sont ici montrés sur le déclin, pathétiques même parfois, symbole d’une époque révolue.

Là était sans doute le point à creuser davantage pour donner plus d’épaisseur à cette œuvre librement inspirée de faits réels.


DE FABIO GRASSADONIA & ANTONIO PIAZZA (Italie), avec Toni Servillo, Elio Germano, Daniela Marra... Drame. 2h10. Notre avis: 2/5.

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