"Le Rire et le Couteau", un film sans concession, incisif et percutant sur le néocolonialisme

Sérgio (Sérgio Coragem) voyage dans une métropole d’Afrique de l’Ouest pour travailler comme ingénieur environnemental sur la construction d’une route entre le désert et la forêt. Il se lie à deux habitants de la ville, Diara (Cleo Diara) et Gui (Jonathan Guilherme), dans une relation intime mais déséquilibrée. Il apprend bientôt qu’un ingénieur italien, affecté à la même mission que lui quelques mois auparavant, a mystérieusement disparu…

Notre avis

Présenté dans la section Un certain regard du Festival de Cannes, Le Rire et le Couteau a marqué les esprits. Ce film fleuve, de 3h30, explore le néocolonialisme en analysant divers points de vue pour offrir une vraie réflexion. Il met en lumière les contradictions, en examinant notamment le rôle des ONG et leurs relations avec les populations locales. Captivante, la quête de Sérgio est filmée à hauteur d’homme.

Inspiré, Pedro Pinho fait errer son personnage en mission, d’un chantier qu’il supervise à des bars sordides jusqu’aux décors alentour. Sans oublier de développer quelques relations. Situations prétextes pour le confronter à la diversité des individus présents sur le territoire, issus de toutes classes sociales, aux préoccupations distinctes. En marge des dialogues, les images parlent d’elles-mêmes. Et bien que l’action se déroule dans une ville fictive, le réalisateur portugais tend dans sa mise en scène vers le documentaire. Il en résulte un film sans concession, incisif et percutant dans la moindre de ses intentions. C. Cop.

DE PEDRO PINHO (Portugal/France/Roumanie/Brésil), avec Sérgio Coragem, Cleo Diara, Jonathan Guilherme… Drame. 3h31. Notre avis: 4/5.