Il y a douze mois, il était tombé à l’eau. Emporté par la déferlante Covid-19. Touché mais pas coulé!
Ce jeudi matin, il refait surface. Le Grand Prix de Monaco sort du tunnel. L’insubmersible légende continue. Les as du volant déboulent à nouveau en ville avec leur cavalerie débridée. N’en déplaise à ce maudit coronavirus qui se complaît à mettre des bâtons dans les roues d’un monde ne tournant plus rond.
Malgré les vents et courants contraires, le vaisseau amiral de l’Automobile Club ancré face au port Hercule, boulevard Albert-Ier, est prêt à appareiller. Top départ à 11h30 pour les premiers tours de chauffe (essais libres 1)! Avec un paddock sous cloche et des tribunes clairsemées, certes, mais surtout avec la promesse d’un combat de rue titanesque entre le géant, Lewis Hamilton, et un futur grand, Max Verstappen, qui aspire à le déboulonner dès cette année.
Souvenez-vous: ce duel avait déjà fait des étincelles ici même en 2019. Comment oublier l’image de la Red Bull du chasseur néerlandais talonnant inlassablement la Mercedes du leader britannique contraint de composer avec des gommes "mediums" agonisantes en fin de course?
Voilà deux ans, force était restée au champion, parvenu à repousser la seule tentative - un brin optimiste - de son bouillant poursuivant.
En sera-t-il de même ce week-end? Tête couronnée puissance sept désormais, l’étoile noire de la firme de Stuttgart fonce plus que jamais vers le firmament de la F1. Le trône du GOAT des circuits occupé depuis près de deux décennies par le "Baron rouge" Michael Schumacher lui tend les bras.
À l’aube de cette 78e édition, personne ne sait si Sir Lewis Hamilton, dont le contrat n’a été prolongé que pour la seule saison 2021l’hiver dernier juste après son anoblissement, va accomplir là son ultime bataille du rail en Principauté. En revanche, tout le monde voit que celui-ci continue à tutoyer l’excellence. En atteste ce printemps synonyme de perfection, ou presque, puisque jalonné de trois victoires en quatre courses... et auréolé d’une 100e pole position obtenue sur le fil, pour 36millièmes de secondes l’autre jour dans l’arène catalane.
Leader avec 94 points au compteur - sur 104 possibles! -, "King Lewis" se surpasse à 36 ans. Meilleur début de saison en carrière, s’il vous plaît!
Alors qu’il n’a plus rien à démontrer, son appétit d’ogre, sa science de la course, sa capacité de réaction et cette sérénité inébranlable font encore et toujours la différence.
Bref, il demeure le maître du jeu!
À Barcelone, Red Bull l’a constaté à ses dépens. Alors que Max la menace, auteur d’un départ canon, menait la danse, la tendance s’est inversée subitement à l’approche du money-time, par l’effet d’un coup de poker gagnant des stratèges du constructeur allemand.
Relégué à 14 longueurs, le rival numéro 1 va jouer une carte importante sur un tourniquet qui ne lui a guère souri jusqu’à présent: deux abandons et aucun podium en cinq participations.
Cette fois, mieux vaudrait trouver le chemin de la "boîte", pour rester dans le sillage du tenant du trophée comptant lui trois victoires et deux pole positions "made in Monaco".
Si la référence Mercedes occupe cinq des sept dernières lignes du palmarès monégasque, elle n’est pas aussi invincible en Principauté que sur les tablettes du championnat du monde, comme l’avait démontré en 2018 la Red Bull conduite de main de maître par un certain Daniel Ricciardo...
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