Ce n’est pas encore aujourd’hui qu’Alfred Hitchcock, maître du suspense, perdra sa couronne. Ni sueurs froides ni psychose : la chute du gouvernement Bayrou était inéluctable. Ce qui interroge, c’est qu’après un événement aussi largement anticipé, personne ne parvient à prévoir la suite.
La faute à un Président capable de tout, surtout du pire. Même si la foudre de "Jupiter" tonne moins fort, elle s’abat toujours de façon imprévisible. Emmanuel Macron va-t-il nommer, "dans les tout prochains jours", un Premier ministre issu du bloc central ?
Préfèrera-t-il tenter l’aventure socialiste, au risque d’une censure immédiate ? Ou se résoudra-t-il in fine à dissoudre de nouveau l’Assemblée nationale ?
La "sagesse" d’Henri Queuille
L’expérience montre que la logique guide rarement ses décisions. La dissolution de 2024 reste l’acmé historique du grand n’importe quoi. La comparaison avec le Chirac de 1997 n’est pas pertinente : alors que le grand Jacques a sabordé sa majorité en espérant gagner les législatives, Macron l’a imité en étant certain de les perdre.
Comme si le chef de l’Etat s’était résolu à jouer à la roulette russe avec un barillet sans chambre vide.
Dans ce contexte, alors que François Bayrou vient de rejoindre le club très fermé des adeptes du saut à l’élastique sans élastique, imaginer une issue satisfaisante à cette crise requiert une foi de charbonnier.
Faudra-t-il, en désespoir de cause, s’en remettre à la "sagesse" d’Henri Queuille ? "Il n’est pas de problème qu’une absence de solution ne finisse par résoudre", professait celui qui fut trois fois président du Conseil sous la IVe République. Oubliant – minuscule détail – de préciser à quel prix.
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