Ah, Menton… Ses rayons de soleil, ses jardins foisonnants et ses plantes fleuries qui annoncent le retour de la belle saison! Mais que serait ce spectacle 100% nature sans le chant des oiseaux? Discrète mais bien réelle, leur présence témoigne d’une biodiversité riche. Il y a près de deux semaines, le week-end du samedi 25 et dimanche 26 mai, c’était l’heure du comptage national des oiseaux.
Organisée par la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) et le Muséum national d’Histoire naturelle, cette opération vise à recenser ponctuellement l’abondance des principales espèces. Un moment ludique, ouvert à toute la famille; de la science participative, juste à côté de chez soi. Mais globalement, le nombre d’oiseaux présents sur le continent européen diminue chaque année: environ 20 millions d’une année sur l’autre, depuis près de 40 ans, selon une étude menée par le CNRS* publiée en 2023. Un déclin qui illustre l’intensification des activités humaines, notamment l’agriculture, et son impact sur la biodiversité.
Une grande diversité d’espèces
Une fois ce constat posé, que peut-on faire à notre échelle pour aider ces oiseaux sauvages qui participent à la beauté de la cité des citrons? Walid Zekryty, animateur nature à la LPO PACA, nous prodigue quelques conseils pour prendre soin de ces petites bêtes à plumes. Aussi diverses soient-elles, les espèces d’oiseaux ont pourtant les mêmes besoins.
À Menton, vous croiserez des volatiles marins comme les goélands, les mouettes rieuses ou encore les grands cormorans. Mais "les oiseaux migrateurs se sont aussi installés", amorce Walid Zekryty. Martinets, hirondelles, mésanges, chardonnerets élégants et bleus, moineaux, fauvettes ou rouges-gorges vous donnent rendez-vous… à condition de s’armer d’un peu de patience.
Et sinon, pourquoi ne pas tenter de les attirer chez vous? Avec quelques gestes simples mais efficaces, vous pouvez leur offrir un petit coin de paradis.
"La meilleure chose à faire, c’est de leur proposer une gamelle d’eau", affirme le bénévole. Cela leur permet non seulement de s’abreuver, mais aussi de profiter de la fraîcheur et de l’humidité pour se rincer les plumes. En prime, cela les aide à se débarrasser de parasites comme les puces ou les tiques. "Un centimètre d’eau maximum, avec un caillou au fond pour éviter que les insectes ne se noient. Il faut changer la coupelle chaque jour, ou un jour sur deux. Et surtout, la placer hors de portée des chats et des chiens", insiste Walid Zekryty. De petites attentions qui peuvent faire une vraie différence.
En plus de l’eau, les oiseaux cherchent aussi des zones d’ombre pour se réfugier. Ils raffolent des buissons, du lierre et des plantes méditerranéennes comme les oliviers, qui leur offrent fraîcheur et abri.
Eviter les graines en cette saison
En ce moment, les oiseaux pondent leurs œufs ou nourrissent leurs petits. Leur donner des graines? Une fausse bonne idée. À cette période, ils sont surtout insectivores. Le bon réflexe à adopter? "Dès février-mars, il faut réduire progressivement les graines, jusqu’à cesser complètement aujourd’hui. Sinon cela peut perturber leur système digestif", explique l’animateur.
Attention, aussi, à ne pas les déranger. Ce sont des créatures à admirer de loin. "Il ne faut pas s’approcher des nids, au risque de perturber les oiseaux, alerte Walid Zekryty. Certains pourraient même abandonner leur maison…" La curiosité pourrait malheureusement leur coûter cher. Les oiseaux sont des merveilles à toucher… uniquement avec les yeux.
* Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
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