Il y grouille une vie incroyable: plongée dans le ventre du viaduc de Sainte-Agnès sous le tablier de l’autoroute A8

Depuis janvier, des ouvriers spécialisés œuvrent dans un caisson suspendu sous l’autoroute. Objectif : renforcer l’ouvrage grâce à la technique de la précontrainte additionnelle.

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Patrick Megevand Publié le 27/07/2025 à 05:00, mis à jour le 27/07/2025 à 05:00
Le viaduc de Sainte-Agnès, dont la pile la plus haute atteint 70 m. Photos P. M.

Sur l’autoroute A8, en particulier sur le viaduc de Sainte-Agnès qui relie Roquebrune à l’Italie, la circulation s’écoule normalement. Presque sereinement!

Et pourtant, qui pourrait soupçonner que sous le tablier de l’autoroute, dans le caisson suspendu sur toute la longueur du viaduc, grouille une vie incroyable! Une vingtaine d’ouvriers spécialisés dans des travaux très exceptionnels s’affaire, dans un véritable tunnel suspendu, pour ajouter des nouveaux câbles en acier, qui seront incorporés dans des gaines positionnées le long du béton et qui apporteront de la résistance à la structure et de la souplesse au béton. Ces nouveaux câbles viendront renforcer la structure existante.

Une partie des travaux se déroule également sous le viaduc.

On parle ici de la technique de la précontrainte additionnelle, souvent utilisée dans ce type d’ouvrage. Cette technique de la précontrainte avait déjà été utilisée dans les années soixante, lors de la construction du viaduc, sauf que les gaines avaient été alors incorporées totalement dans le béton.

La découverte de ce caisson, qu’aucun automobiliste ne remarque, est très impressionnante par sa longueur: 470mètres presque en ligne droite, qui ne va pas sans rappeler les couloirs sans fin des Forts de la ligne Maginot. Avec le bruit en plus, puisque sur l’autoroute la circulation s’écoule normalement mais résonne fortement à l’intérieur du caisson.

Nicolas Escande, responsable patrimoine ouvrages d’art réseau Escota chez Vinci Autoroutes, et Housna Kaldirimdjian, cheffe de projets, en pleine discussion technique dans le caisson.

Cette cure de jouvence n’est pas exceptionnelle: bien au contraire, elle fait partie des travaux habituels d’entretien d’un ouvrage qui appartient maintenant au patrimoine. Et qui, comme tout patrimoine vieillissant, a besoin d’être régulièrement rafraîchi afin de permettre aux usagers de continuer à emprunter ce viaduc en toute sécurité.

Une autoroute de montagne

Car le viaduc de Sainte-Agnès est remarquable à plusieurs titres: mis en service en 1969, il a été le tout premier tronçon de "montagne" réalisé grâce à des prouesses techniques en raison de sa longueur (470mètres), et à ses 10 piles dont les hauteurs varient entre 30 et 70 mètres. Sur une portion d’autoroute qui, entre Roquebrune et la frontière italienne, comporte 18 viaducs dans les deux sens de circulation.

Les travaux de la deuxième partie du caisson progressent eux aussi très régulièrement.

Après les travaux réalisés sous le tablier sud, c’est sous celui du nord, en direction d’Aix-en Provence, que se déroule maintenant le chantier commencé en janvier dernier et qui s’achèvera en octobre prochain pour un montant total de 5,5 millions d’euros. Entièrement financés par Vinci Autoroutes.

Dans la première partie du caisson suspendu sous l’autoroute se trouvent les gaines qui n’attendent plus que les câbles.

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