"On va avoir un grand millésime en rouge": à Bellet, le vignoble de Nice promet des vendanges éprouvantes mais prometteuses

A Bellet, vignoble urbain de Nice, la cueillette des grappes, à la main, a commencé et se finira à la fin du mois. A cause de la sécheresse et des prédateurs de raisin, la récolte sera moins importante, mais la qualité du vin sera au top.

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Christine Rinaudo Publié le 10/09/2025 à 07:00, mis à jour le 10/09/2025 à 07:00
Dans les vignes du Clos Saint-Vincent, une vingtaine de vendangeurs font la cueillette à la main et au sécateur. En médaillon : la récolte au domaine de la Source, chez la famille Dalmasso. Photos sebastien botella Crédit photo Web uniquement

Sur les 11 hectares de production que compte le Château de Bellet, les seize vignerons sentent bien la remontée dans les mollets et les bras.

"C’est très pentu et tous les seaux sont portés à la main", argumente Valérie Occelli, manager commerciale du domaine dévalant la pente, chemin de Saquier.

Ici, les vendanges ont commencé le 26 août et devraient se terminer autour du 15 septembre.

Ce scénario se répète actuellement au cœur de la cinquantaine d’hectares que représente le vignoble urbain de Bellet sur les collines niçoises, réparti entre une dizaine de domaines. Comme au Clos Saint-Vincent, chemin de Crémat, où Gio Sergi et ses fils encadrent des vendangeurs. Une vingtaine. Du métier ou pas: "On a des retraités, dont un retraité sommelier, des jeunes, une mère au foyer..." indique Gio.

"On va avoir un grand millésime pour le rouge"

Un travail commencé là aussi le 26 août, qui s’achèvera vers la mi-septembre et qui n’est pas de tout repos: "Tout se fait à la main et au sécateur, poursuit le viticulteur. La machine à vendanger est interdite. Comme les bennes. On a des caisses pouvant contenir, par cueillette, de 10 à 15 kilos de raisin. Pas plus, pour éviter les tassements."

Le cahier des charges des viticulteurs de Bellet, tous en mode bio, est très sévère. La configuration des lieux, étroits, étagés, impose cette rigueur. "Une fois les caisses pleines, elles sont rangées dans des tracteurs stationnés au bord des routes et en une demi-heure, la récolte est portée à la cave, en vue de la vinification."

C’est l’autre étape. Essentielle. "On a pressé les blancs, les rosés. Ils sont magnifiques. On les met à débourber. C’est-à-dire qu’on les clarifie. Après, on récupère ce jus qui est mis en fermentation soit avec le vin maison soit avec des levures bio sélectionnées."

La fermentation dure entre 15 et 25 jours. Et après? "Blancs et rosés récoltés là, en 2025, ne pourront être vendus qu’au 1mars 2026. C’est plus long pour les rouges nécessitant 12 mois d’élevage obligatoire sous bois. Cela signifie qu’ils sont mis dans un contenant en chêne pour ressortir au bout de 2 ans. Le rouge récolté maintenant sera vendu le 1 mars 2027."

De l’attente, mais assortie d’une divine perspective: "On va avoir un grand millésime en rouge avec des notes poivrées et de fruits rouges très concentrées."

Légende Web uniquement.

Le chiffre

30. C’est le pourcentage de perte que peuvent atteindre certaines productions de Bellet cette année.

De beaux millésimes à venir

Les vignerons ont vécu pas mal de galères cette année. Bien sûr, il y a eu les sangliers et les pigeons ramiers qui se sont goinfrés de grains. Là où ont été posés des filets dissuasifs, il y a eu moins de ravage et les battues ont peut-être permis de limiter la casse, mais quand même... les vignes ont bien trinqué à cause de ces gloutons clandestins.

Cependant, le plus compliqué, reste la chaleur. "Les épisodes caniculaires ne sont jamais salutaires, estime Valérie Occelli. On aura une perte de production d’environ 20%."

Moins d’eau, plus de sucre

Constat similaire au Clos Saint-Vincent: "Plus de canicule égale moins de volume, résume Gio Sergi. La dernière vraie pluie à Bellet, date du 21 mai avec 25mm d’eau. C’est tout. Après, cela a été 2, 3, 4mm et ça n’arrose pas et maintenant, s’il se met à pleuvoir, ce sera trop tard. Il nous a manqué 45mm d’eau en juillet et les orages d’août. Moi, j’évalue la perte globale de ma production à cause de plants desséchés et morts, à 30%."

Mais à toute chose, malheur est bon. Un temps sec implique des raisins intacts et des grains moins gorgés de liquide, donc plus sucrés. "Grâce au vent qui assèche, on a des vendanges saines, donc au final, des jus moins torturés sans faux goût à cause de l’oxydation", se réjouit la manager du Château de Bellet.

Donc, canicule, sécheresse, d’accord, "mais de très beaux raisins sur tous les cépages promettant de bons jus et l’expression du terroir dans les 3 couleurs".

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