Molière du meilleur seule-en-scène en 2024, la comédienne et auteure azuréenne Eva Rami est de retour à Nice

La comédienne et auteure azuréenne Eva Rami a choisi de donner deux dernières représentations de son spectacle "Va aimer", meilleur seule-en-scène 2024, au Théâtre Francis-Gag à Nice. Interview.

Laurence Lucchesi / llucchesi@nicematin.fr Publié le 21/09/2025 à 16:00, mis à jour le 21/09/2025 à 16:00
Eva Rami, en totale liberté. Photo Valentin Perrin

Vingt ans déjà qu’Eva Rami, prodigieuse auteure et comédienne auréolée désormais du titre de lauréate du "meilleur seul.e-en-scène" aux Molières 2024 pour Va aimer, entrait au Conservatoire de Région de Nice.

En 2005, donc, des rêves plein la tête. Des rêves qui l’ont entraînée dans un perpétuel va-et-vient entre Paris et la Côte d’Azur, où la jeune femme, née en Argentine, est arrivée à l’âge de deux ans.

Collaborant un temps avec le Collectif 8 au TNN, elle a intégré en 2008l’École Supérieure d’Art Dramatique de Paris. Joué ici dans Dom Juan… Et les Clowns, notamment, mis en scène par Irina Brook.

À partir de 2012, avec le collectif niçois La Machine, on l’avait découverte dans La prophétie de l’oubli, mis en scène par Félicien Chauveau.

Époustouflante capacité d’incarnation

Devenue élève au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, Eva a présenté son 1er seule en scène, Vole! en 2014 au Théâtre 95. Le deuxième, T’es toi! avait vu le jour en mars 2018 au TNN.

Enfin, en mars 2023 à Anthéa, Eva Rami avait créé Va aimer! [l’anagramme de son nom et de son prénom NDLR], un succès au festival Off d’Avignon repris à Paris, à Carros, à Nice et à Grasse.

Fin en 2025 de ce triptyque décoiffant, porté par son époustouflante capacité d’incarnation (jusqu’à dix-huit personnages à la fois et elle chante même sur une création musicale de Fils de flûte) abordant tour à tour le passage de l’enfance à l’âge adulte, la difficulté de s’imposer dans sa vie d’adulte et la transmission. Ainsi que les relations complexes de domination, de non-consentement, d’enfermement qui peuvent se mettre en place en amour. Et enfin la libération de la parole grâce aux autres.

Toute une série d’expériences incarnées par le prisme de son avatar scénique Elsa Ravi, qui par son humour, "permet la distanciation nécessaire vis-à-vis d’éléments autobiographiques, explique la comédienne jointe au téléphone. Et de délivrer aussi des messages de joie et d’espoir." 

Toujours à cheval entre Roquestéron et Paris, elle nous livre volontiers le message qu’elle adresserait aujourd’hui, forte de son parcours, à l’enfant qu’elle était: "Je lui dirais qu’elle a bien fait de ne pas lâcher, que ça valait le coup de se battre comme ça, de s’accrocher à son rêve. Lorsque je relis mes journaux intimes de pré-ado, j’y redécouvre des prières que j’écrivais pour devenir comédienne! Donc c’est quelque chose qui me tient aux tripes depuis toute petite, qui est né avec Élie Kakou et qui ne s’est jamais vraiment éteint."

Plus besoin de dérouler le CV

Rien ne prédestinait pourtant la bouillonnante Eva, fille d’un instituteur à Aspremont, à embrasser ainsi la scène. Et à s’envoler aussi haut, elle qui, encore aujourd’hui, nous assure-t-elle, commence à peine, depuis le Molière, à se sentir apaisée: "Cela m’a procuré une sensation de reconnaissance de mes pairs, comme une tape sur l’épaule pour te dire, c’est bon, tu ne t’es pas plantée, tu es à ta place. J’ai moins à dérouler mon CV, à me justifier sur mon parcours. Le Molière, c’est comme le Multipass dans Le cinquième élément! Et j’éprouve une reconnaissance envers moi-même de m’être donné les moyens de faire ce chemin coûte que coûte, tout en ayant eu bien sûr un environnement familial qui m’a permis de le faire.... Même si c’est un métier où rien n’est jamais acquis!"

Pas devenue prétentieuse pour deux sous, Eva jubile à l’idée de faire les deux dernières représentations de Va aimer! à Nice, au théâtre Francis Gag, les 26 et 27 septembre: "J’ai fait quatre ans de niçois avec Jean-Luc Gagliolo, décroché un bac niçois, et ce théâtre, où je suis allée en tant que spectatrice, j’y ai fait notamment le festival Femmes en scène avec Françoise Nahon. Donc je m’y sentirai à la maison!"

Chasseuse de vampires

Quant au fait d’être la marraine du festival Scènes d’automne, cela lui a permis, avec la complicité de la directrice du Théâtre Francis-Gag, Jennifer Moreau, de participer à la programmation et de faire venir des artistes comme Benjamin Migneco, que l’on découvrira les 2 et 4 octobre dans Raiponce, mis en scène par Deniz Türkmen.

Déjà attelée à l’écriture du prochain spectacle, Eva Rami s’apprête à reprendre ses chroniques dans l’émission Piquantes présentée par Nicole Ferroni sur Teva. On la découvrira aussi au cinéma en décembre dans le très déjanté Vade retro d’Antonin Peretjatko, où elle incarnera une chasseuse de vampires. En attendant, elle nous invite tou(t)es à venir Aimer au Francis Gag!


Vendredi 26 septembre et samedi 27 septembre à 20h. Tarifs: de 5 à 18.80€ Rens. 04.92.00.78.50. www.theatre-francis-gag.org

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