L'attentat de Bruxelles "relance le débat en Suède sur jusqu'où la liberté d'expression peut aller", estime un spécialiste

Deux personnes de nationalité suédoise ont été tuées lundi soir dans la commune bruxelloise de Schaerbeek par un Tunisien de 45 ans, à quelques heures d'un match de qualifications de l'Euro-2024 de football opposant la Belgique à la Suède au stade Roi-Baudouin. Un spécialiste des pays nordiques était interrogé ce mardi en fin de matinée sur FranceInfo.

S.B. Publié le 17/10/2023 à 12:41, mis à jour le 17/10/2023 à 12:56
Deux personnes de nationalité suédoise ont été tuées lundi soir dans la commune bruxelloise de Schaerbeek par un Tunisien de 45 ans, à quelques heures d'un match de qualifications de l'Euro-2024 de football opposant la Belgique à la Suède au stade Roi-Baudouin Photo JOHN THYS / AFP

Pour mieux comprendre cette attaque, il faut remonter à ce qui s'est passé cet été en Suède, où des exemplaires du Coran avaient été incendiés.

"La législation suédoise était très permissive sur la liberté d'expression et un certain nombre d'activistes ont pu prendre appui sur ces mesures pour conduire des actions 'choc'", expliquait ce mardi sur FranceInfo Cyril Coulet, spécialiste des pays nordiques, ancien chercheur à l'Institut suédois de relations internationales.

Ces actions, comme celle où des tranches de jambon avaient été mises dans un exemplaire du Coran avant de le mettre au feu, ont "conduit à une tension extrêmement forte entre la Suède et les pays du monde musulman"

Depuis cet été, la Suède avait relevé son niveau d'alerte maximale, ce qu'elle n'avait pas fait depuis 2016.

La Suède "instrumentalisée par les activistes"

Le spécialiste indique que "le Parlement s'est saisi d'une éventuelle modification de la liberté d'expression en Suède" afin de mettre en place un "plus grand contrôle sur des autorisations préalables des déclarations de manifestation"

Cyril Coulet précise que le schéma actuel en Suède est que les personnes qui manifestent sont protégées physiquement par la police, "ce qui peut donner l'impression que l'Etat suédois cautionne le message véhiculé par les activistes".

Et d'ajouter que la Suède "se trouve un petit peu instrumentalisée par les activistes" ce qui projette une image du pays "qui n'est pas forcément le reflet de la position du gouvernement suédois", qui a "toujours été une terre d'accueil par rapport à la liberté de culte"

La Suède "s'y attendait"

La Suède "s'y attendait", estime le spécialiste, précisant que ça fait déjà quelques mois que ça circule. "Ce sont vraiment des ressortissants suédois qui ont été ciblés", "identifiables du fait des maillots et des drapeaux"

Cet acte perpétré ce lundi soir à Bruxelles "ne peut que relancer le débat en Suède sur jusqu'où la liberté d'expression peut aller et qu'est-ce que l'État suédois est en capacité d'encadrer pour éviter de mettre ses ressortissants en péril".

Et de conclure: "Le propre du terrorisme instigue la peur. À partir du moment où un acte se concrétise, il vient nourrir cette peur. Aujourd'hui, il n'y a pas de sanctuaire"

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