Qui aurait pensé que ce bon vieux Sylvester Stallone, 79 balais au compteur, aurait pris un tel plaisir à s’enquiller des heures de tournages alors que ses genoux le font souffrir le martyre pour être capable d’être la tête d’affiche d’une série dans laquelle il campe un parrain de la pègre? C’est pourtant le cas avec Tulsa King, une nouvelle brillante idée de Taylor Sheridan, le showrunner en or de Paramount à qui on doit déjà Lioness, Landman, 1883, Mayor of Kingstown et Yellowstone.
Tulsa King revient donc avec une troisième saison dans laquelle "Sly" retrouve son rôle de Dwight Manfredi dit le Général, un capo de la mafia new-yorkaise qui vient de passer 25 ans au placard sans jamais trahir les siens. Les nouveaux boss de sa famille mafieuse estimant que le gentil Dwight est légèrement rôti et tire sur la fin de vie, décident de l’envoyer à Tulsa, un patelin paumé du Midwest que personne ne visite en période de vacances scolaires. Son but? Implanter une branche locale de la famille pour y faire du business.
Costards ringards et gourmette XXL
Dwight, en bon soldat, emmène ses costards de mafieux ringards, ses pompes blanches à bouts pointus, sa gourmette de 3 kilos et ses grosses mains en Oklahoma. Là où on aurait pu s’attendre à une série de pure violence avec un ancien mafieux qui vient apprendre la vie à des rednecks, Taylor Sheridan prend le contre-pied et joue sur le second degré. Sylvester Stallone est vieux, dépassé, d’une autre époque et en joue. Mieux, plutôt que de prendre de haut tous les habitants de Tulsa, il s’y construit une nouvelle famille hétéroclite (un jeune bras droit qui se prend pour un voyou, un chanteur de country qui devient gérant de bagnoles, le patron du magasin de CBD du coin qui devient son associé, une patronne de ranch avec qui il file le parfait amour, etc.). Cette petite bande, qui va grossir au fil des deux premières saisons, est la nouvelle famille de Dwight qui, du coup, en devient le père protecteur.
Avec ses seconds rôles bien trouvés, notamment chez les ennemis de Manfredi (Vincent Piazza, Frank Grillo, Neal McDonough, Domenick Lombardozzi), la série nous prend par la main et nous emmène dans ce coin perdu de l’Amérique au sein duquel se mélangent des voyous, des autochtones, des mafieux et des cow-boys. Ce décalage permanent, saupoudré d’humour noir et de bons règlements de compte permet à la série de trouver son rythme derrière un Stallone qui n’a jamais autant paru s’amuser sur un plateau. L’ancien roi du cinéma d’action des années 80-90 (Rambo, Rocky, Demolition Man, Tango et Cash...) assume son âge et le tourne à son avantage, rendant l’acteur presque touchant. Rarement vu dans un rôle de mafieux, surtout avec un tel second degré, "Sly" aurait pu prendre son chèque et faire le minimum, or il fait tout l’inverse, redonnant presque un nouveau souffle à son immense carrière.
Samuel L. Jackson et La Nouvelle Orléans
Le plaisir est tel qu’il est contagieux puisqu’un autre gros "CV" va pointer son nez dans cette troisième saison, et pas n’importe qui: Samuel L. Jackson. Cette arrivée n’est pas anodine puisque l’acteur fétiche de Quentin Tarantino est prévu pour camper la tête de pont d’un autre projet de Taylor Sheridan, une série dérivée de Tulsa King: NOLA King. Jackson va incarner Russell Lee Washington Jr. qui, après s’être lié d’amitié avec Dwight Manfredi durant une peine de dix ans en prison fédérale, est envoyé à Tulsa par la famille criminelle new-yorkaise Renzetti pour éliminer Dwight une bonne fois pour toutes.
Inspiré par ce que Dwight a bâti à Tulsa et séduit par les promesses d’une seconde chance, Washington retourne à La Nouvelle-Orléans, sa ville natale qu’il avait abandonnée quarante ans plus tôt, pour renouer avec ses proches et reprendre le contrôle de la ville qu’il avait laissée derrière lui. On s’imagine rapidement les deux anciens briscards s’unir pour lutter contre New York. Quoi qu’il en soit, cette troisième saison de Tulsa King est prometteuse puisque la deuxième se terminait par l’arrestation de Dwight par le FBI et par l’ouverture, possible, d’une collaboration avec les forces de l’ordre...
Ce dimanche sur Paramount +.
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