N’y allons pas par quatre chemins: quand Josh Holloway, iconique dans son rôle de Sawyer dans Lost pendant six ans (2004-2010), rentre dans une pièce, le temps se fige.
Oui, l’acteur américain a un flow incroyable, une voix de radio, un regard hypnotique et une forme de charisme aussi magnétique que bluffant.
Avant l’avant-première de sa nouvelle série, Duster, dans laquelle il retrouve en coulisses le créateur de Lost, J.J. Abrams, l’homme s’est confié sur ce nouveau rôle – celui d’un chauffeur pour la mafia dans les années 70 et subitement approché par le FBI pour faire tomber le parrain local – mais aussi sur sa carrière.
Qu’est-ce qui vous a excité dans ce nouveau projet, "Duster"?
Tout d’abord, c’était J.J. Abrams. Il m’a appelé et je lui ai immédiatement dit que j’étais partant avant même qu’il ne me détaille son projet (rires). La première chose qu’il m’a dite, c’est que je suis un chauffeur pour la mafia en 1972. Et là, tout me donnait envie dans cette époque: les voitures, la mode, la musique, la liberté sexuelle, les gens étaient juste cool, c’était le début d’une nouvelle ère. J’ai adoré la diversité qui émanait de ce script.
Cette série fait référence à de nombreux films et séries des années 70, quelles ont été vos références?
Je me suis concentré sur des hommes leaders de l’époque: Clint Eastwood, Vol au-dessus d’un nid de coucou avec Jack Nicholson, Steve McQueen, évidemment, et le film Barbe à papa aussi sans oublier des classiques comme Starsky & Hutch et même M.A.S.H. Avec tout ce bagage, et le scénario, j’ai quand même essayé de trouver une légèreté dans mon personnage.
Vous incarnez un chauffeur, avez-vous appris à conduire de manière sportive pour la série?
Dès que j’ai accepté le rôle, je suis allé sur Internet et j’ai cherché des écoles de conduite de cascades pour prendre des cours. Et heureusement, j’ai grandi dans les années 70, et je n’ai jamais eu de voitures de luxe donc j’ai appris à faire avec des voitures cabossées, ou comment réussir à ouvrir une porte qui se verrouille mal, comment remonter une fenêtre à la main. J’ai eu quatre frères, on a très souvent joué avec des voitures, c’était l’un de nos terrains de jeu. J’ai essayé au maximum de faire mes propres cascades dans la série.
Pourquoi est-ce si spécial de travailler avec J.J. Abrams?
C’est probablement la personne la plus créative que j’ai rencontrée dans ma vie. Je l’admire tellement comme être humain, comme artiste. Il a tellement d’intégrité et c’est un homme avec des pensées très diverses. Je suis né en Californie car mon père enseignait à Stanford, mais nous sommes partis en Géorgie quand j’avais à peine un an, c’est là que j’ai grandi. J’avais des parents très ouverts d’esprit dans un État du Sud des USA dans les années 70-80, et J.J. a cette même ouverture et cette profondeur.
A-t-il écrit le personnage pour vous ou a-t-il intégré des parties de vous dans le personnage?
Non, il l’a écrit avec moi à l’esprit. Quand il m’a appelé, il m’a simplement dit de ne pas accepter de projet dans les mois qui arrivaient car il avait un défi à me proposer (rires). Très rapidement, on s’est retrouvé pour détailler le personnage et il était censé venir de Buffalo, dans l’État de New York. Je me suis renseigné pour essayer de trouver à quoi ressemblait l’accent de Buffalo et dès les premières répétitions il a vu que je cherchais à modifier ma voix et puis très rapidement on a pris la décision que mon personnage viendrait de Géorgie, comme moi. Il fonctionne ainsi, J.J., il évolue.
Pourquoi les années 70 et le monde des voitures comme cadre à la série?
J.J. Abrams m’a dit qu’il avait cette étrange obsession, comme une vision, avec laquelle il vivait depuis 20 ans. Il voyait une cabine téléphonique au milieu du désert et, d’un coup, on entend le téléphone sonner pendant de longues minutes et alors, tu entends le bruit de cette grosse voiture qui arrive dans un nuage de poussière et quelqu’un en sort et décroche le combiné. Il avait ça en tête et il m’imaginait très bien être celui qui allait décrocher et lancer son histoire. Je pense que les années 70 sont impactantes aux USA, c’était la guerre froide, on venait de vivre la Baie des cochons, la crise des missiles à Cuba avec la possibilité d’une guerre nucléaire mais également un vent de liberté aux USA, une libération sexuelle, des mœurs, la lutte pour les droits civiques. On traverse un peu cette période actuellement et il a voulu raconter ça sans tomber dans une sorte de gueule de bois émotionnelle.
Une série presque d’actualité, non?
Il y a des parallèles avec les USA de 2025 c’est évident car, parfois, c’est difficile d’être Américain en ce moment, dans cette situation, avec ce Président mais il ne faut pas oublier que la moitié du pays a voté pour lui… J’ai grandi en Géorgie, un endroit parfois très intolérant où il est difficile d’avoir une discussion paisible.
"Une autre génération découvre Lost"
Est-ce que vous êtes surpris par l’héritage de la série "Lost"? Parce que c’est encore regardé aujourd’hui.
Oui, je suis tellement surpris. Ma fille a 16 ans, et maintenant tous ses amis regardent la série, parce que c’est disponible sur Netflix. C’est une nouvelle génération qui le regarde et qui m’en parle. C’est tellement rafraîchissant.
À quel point cette série a changé votre vie?
Oh mon Dieu. Ça a changé ma vie de tellement de façons. Parce que je venais de passer près de dix ans à Hollywood, à souffrir, sans travailler du tout, sans pouvoir faire ce que j’aimais réellement. J’avais envie de trouver un rôle majeur et je tentais de percer ce plafond de verre avec un couteau, c’était très dur. Alors déjà, la série a changé ma vie, financièrement. J’ai pu réellement commencer une vie. J’étais avec ma femme, on était ensemble depuis quatre ans au début de la série et je ne voulais pas la demander en mariage car je n’avais rien à lui offrir à l’époque. Lost m’a donné la possibilité de commencer à bâtir une famille, de poser des fondations solides, d’avancer sereinement.
L’acteur aura ses empreintes sur le chemin des étoiles autour du Palais des festivals
Comme Jeffrey DEAN Morgan un peu plus tôt dans la semaine, Josh Holloway a déposé ses empreintes et sa signature sur une plaque d’argile sur la plage du Majestic, afin que celle-ci puisse être déposée sur le chemin des étoiles, sorte de Walk of Fame cannois, autour du Palais des Festivals. Une tradition mise en place par Canneseries et très appréciée.
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