Moyens imposants, moteurs vrombissants: pendant le Sommet sur l’océan à Nice, les forces de l’ordre veillent au grain en mer aussi

La parade des bateaux a eu lieu dimanche, mais un autre ballet maritime continue à se jouer autour de Nice. Frégate, vedettes, semi-rigides... Pendant que les grands de ce monde planchent sur l’avenir de l’océan, les forces de l’ordre veillent au grain côté mer, aussi. Des dizaines d’embarcations participent au dispositif particulier de sûreté maritime (DPSM) orchestré par la préfecture maritime de Méditerranée.

C’est elle qui nous invite, ce mardi matin, à découvrir les forces en présence autrement qu’avec des jumelles. Embarquement au port de Nice à bord de la Vésubie, la vedette de la gendarmerie nationale. Elle compte parmi la vingtaine d’embarcations déployée ce matin-là. Il y en avait une trentaine, dimanche, lors de l’arrivée des chefs d’État à la 3e Conférence des Nations unies pour l’océan (UNOC-3).

"Pour nous, l’UNOC a commencé il y a plusieurs mois, avec une grosse phase de planification et d’entraînement. Le programme est monté en puissance de jour en jour", retrace le chef d’escadron Pierre-Michel Arcade. Il est l’OTC, le chef tactique du dispositif maritime. C’est lui qui pilote toutes les unités en mer, et assure le lien avec le PC maritime basé au port de Nice. Mission: "Assurer la sécurité de nos « cibles précieuses" et de l’événement dans son ensemble. Sans oublier la sécurité de tous les usagers de la mer. »

Zones interdites

L’arrêté préfectoral a scindé la façade maritime en différentes zones. Zone sanctuarisée pour le port Lympia et ses abords immédiats. Zone interdite dans la baie des Anges et autour de l’aéroport Nice Côte d’Azur. Zones réglementées dans la rade de Villefranche-sur-Mer et dans un vaste périmètre au large de Nice. Il y est actuellement interdit de mouiller et de naviguer à plus de 8 nœuds (équivalent de 15km/h).

Depuis le début du sommet, "un certain nombre ne connaissaient pas, ou ne respectaient pas, la réglementation en cours. Ces personnes ont été contrôlées ou invitées à quitter la zone", rapporte l’adjudant-chef Arcade. Aux commandes de la Vésubie, l’adjudant-chef Fabrice Chevalier compare ce dispositif à celui des JO à Marseille l’été dernier. Dans le viseur cette fois-ci: "Des gars armés, chargés d’explosifs, ou qui veulent faire parler d’eux."

Ces derniers jours, Greenpeace a donné quelques sueurs froides aux autorités en affrétant son Arctic sunrise à Nice. Mais ce mardi, il s’est éloigné vers San Remo, et la perspective d’un coup d’éclat écologiste avec.

Le GIGN et les fusiliers marins en action

Pendant ce temps, une frégate de l’armée veille au loin, en lien avec l’armée de l’air. "Le but est d’avoir des moyens de détection au large, et des moyens qui maillent chaque zone, avec des embarcations plus rapides pour venir intercepter d’éventuels contrevenants", résume l’amiral Stéphane Faury, le "Monsieur UNOC" du préfet maritime. Ces "embarcations rapides", en voici justement un aperçu vrombissant.

Deux semi-rigides noirs surgissent, chargés d’hommes armés et casqués. L’antenne d’Orange du GIGN entre en scène. Ces gendarmes d’élite grimpent avec aisance à bord de la Jonquille, pour donner un assaut fictif.

Quelques encablures plus loin, voilà les fusiliers marins de Toulon. Fusil d’assaut HK-416 à la main, ces militaires donnent à voir la puissance de leur semi-rigide, fort de deux moteurs de 300 chevaux.

Marine, gendarmerie maritime, gendarmerie nationale, affaires maritimes, police nationale, police municipale, douanes... La flottille sécuritaire de l’UNOC en impose. À ce jour, aucune intrusion signalée, aucune interpellation recensée. Juste des contrôles et des verbalisations. Mais les forces de l’ordre resteront sur le qui-vive jusqu’à la clôture de l’UNOC vendredi soir.

La mer pourra alors reprendre son rythme de croisière. Et songer à soigner ses maux plus profonds.