Le quartier de Saint-Roman, à Roquebrune-Cap-Martin, va bientôt bénéficier d’une antenne médicale dédiée.
Lors du dernier conseil municipal, les élus ont validé à l’unanimité une convention de partenariat tripartite visant à autoriser l’installation d’un cabinet médical au sein du site de Saint-Roman, situé sous l’échangeur du même nom, à proximité du parking Ange-Gai.
Classée par l’Agence régionale de santé (ARS) comme zone sous-dense en matière de soins de premier recours, cette partie de la commune souffre depuis plusieurs années d’un accès limité aux consultations médicales, en particulier pour les personnes âgées ou fragiles. Une situation que la mairie entend améliorer.
135.000 euros d’investissement
Pour remédier à cette carence, la municipalité a engagé 110.000 euros de travaux de rénovation sur ce site, ainsi que 25.000 euros pour l’équipement en matériel. Objectif: mettre à disposition des professionnels de santé un local fonctionnel et accessible.
Après concertation avec la Région, l’ARS 06, la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) et la Maison de santé pluridisciplinaire de la Riviera française, la création d’une antenne secondaire sur ce secteur a été actée. Elle permettra la tenue de permanences de médecins généralistes, mais aussi la réalisation de visites à domicile, spécifiquement à destination des habitants de Saint-Roman.
En adoptant cette convention, la commune confirme sa volonté de développer une politique de santé de proximité, en lien avec les acteurs du territoire.
L’élu d’opposition Guillaume Contesse (groupe "Agir pour Roquebrune-Cap-Martin") salue une initiative qui "va dans le bon sens" tout en s’interrogeant sur un autre projet évoqué précédemment: la création d’un second cabinet médical à l’emplacement de l’ancienne Poste, dans le secteur du Cap-Martin. "Qu’en est-il exactement? Et quel est le calendrier prévu avec l’ARS et la CPTS?", a-t-il interrogé.
Réponse lapidaire de la commune: "On travaille avec nos différents partenaires pour trouver le bon compromis." "Il y a des travaux importants mais à la rentrée je pense que des accords pourront être trouvés avec La Poste, précise le maire Patrick Cesari. On est en discussion avec eux sur la façon dont ils nous ont laissé ces locaux. On va s’entendre. On va lancer les appels d’offres nécessaires. Les travaux démarreront en fin d’année, pas avant."
Concernant le site de Saint-Roman, la majorité précise qu’une infirmière effectuera prochainement des passages réguliers dans le local.
Quid de la base aérienne?
Gilbert Furlan (groupe "Cap Rocabruna") a mis en garde sur la difficulté d’attirer des professionnels de santé: "Mon médecin arrête son activité et m’a dit très clairement qu’aucun jeune ne veut venir. Ce n’est pas une région défavorable, mais il y a très peu de candidatures. On est dans une zone presque tendue."
Il a également regretté que l’ancien site de la base aérienne (BA943) n’ait pas été envisagé pour accueillir un espace santé: "Sur la BA, on avait un espace commercial de 5 000 m², avec du stationnement et une position centrale. Cela aurait permis de regrouper plusieurs professionnels."
Patrick Cesari a défendu la stratégie municipale: "C’est justement pour répondre à ce manque que nous avons lancé cette opération il y a plus d’un an. Aujourd’hui, nous avons des contacts sérieux. Ce sont des médecins de la Maison de santé pluridisciplinaire de la Palmosa qui viendront à Saint-Roman. On est déjà sûr de leur présence: deux généralistes et une infirmière, qui exerce déjà dans le quartier et assure les visites à domicile. L’ouverture est prévue pour septembre. Je n’ai aucun regret d’avoir choisi d’investir dans les travaux à Saint-Roman. Mais les milliers de m² restants sur la BA n’ont pas encore fait l’objet d’une réflexion sérieuse et profonde. On a l’espace et je proposerai en septembre d’y réfléchir et d’y travailler. Rien n’a été arrêté et rien n’est exclu."
Scène assez rare, un opposant répond à un autre. "Il faut comprendre comment ça fonctionne, glisse Guillaume Contesse à Gilbert Furlan (deux futurs candidats à l’élection municipale). Il y a l’ARS qui définit un plan au niveau régional. Elle a une émanation locale qui est la CPTS et ces gens-là placent des professionnels en donnant une subvention pour s’installer. Aujourd’hui, ça peut être discutable mais dans une logique administrative, il n’y a pas d’intérêt de remettre une maison médicale sur la base aérienne. La CPTS m’a expliqué qu’elle était trop proche de la Palmosa."
Gilbert Furlan a toutefois maintenu sa position, estimant que la mairie pourrait, le cas échéant, subventionner directement des installations médicales sur ce site.
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