Le mouvement s’annonce massif. Ce mardi 1er juillet, les pharmacies entreront en grève pour protester contre un décret du gouvernement visant à réduire les remises que les laboratoires accordent sur les médicaments génériques. Une mesure qui, selon la profession, mettrait en péril l’économie de nombreuses officines, déjà fragilisées.
Dans le département des Alpes-Maritimes, 90% des pharmacies ont d’ores et déjà signalé à l’Agence régionale de santé (ARS) leur intention de faire grève, notamment des gardes, indique Raphaël Gigliotti, président de la Fédération des Pharmaciens des Alpes-Maritimes, auprès de France Bleu. À Nice, une opération escargot est également prévue pour marquer la mobilisation.
Un décret contesté
Le texte en cause prévoit d’abaisser à 20-25% le plafond des remises sur les médicaments génériques, actuellement fixé à 40%. Objectif annoncé par l’exécutif: dégager 600 millions d’euros d’économies. Une logique budgétaire jugée injuste par les professionnels de santé.
"L'Etat s'est rendu compte que l'hôpital coûte beaucoup plus cher que prévu, tout comme la multiplication des arrêts maladie, et pour renflouer ce trou, l'Etat s'en prend donc aux pharmaciens", fustige Raphaël Gigliotti, au micro de nos confrères. De son côté, Cyril Colombani, porte-parole de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) dans les Alpes-Maritimes, alerte sur les conséquences directes pour les pharmacies, toujours dans les les colonnes de France Bleu: "L'Etat veut récupérer une partie des marges que réalisent les pharmaciens sur les médicaments génériques. En baissant cette marge, les pharmacies vont perdre 30% de leurs recettes".
Le spectre des "déserts pharmaceutiques"
Les syndicats redoutent la création de véritables "déserts pharmaceutiques", venant s’ajouter aux déserts médicaux déjà bien connus dans de nombreuses zones rurales et périurbaines. Pour les représentants de la profession, cette réforme risque de réduire l’accès aux soins de proximité pour une large partie de la population.
Outre la grève des gardes, certains professionnels envisagent de suspendre le tiers-payant. Concrètement, cela signifie que les patients devront avancer le paiement des médicaments, qu’ils se feront ensuite rembourser par leur caisse d’assurance maladie.
Le mouvement est annoncé comme illimité. Il pourrait se prolonger tout l’été si aucun compromis n’est trouvé avec le gouvernement.
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