Après avoir lu la version moderne du "Journal d’Anne Frank", le réalisateur Alexandre Moix a eu l’idée de ce film documentaire: "Anne Frank, Journal d’une adolescente". Un film dans lequel Anne Frank raconte elle-même son histoire. "Je ne voulais pas le faire avec des intervenants extérieurs", explique le réalisateur, qui a préparé ce travail pour le 80e anniversaire de la mort de l’adolescente, en 1945, dans le camp de concentration de Bergen-Belsen.
Après avoir proposé ce projet au producteur Patrice Gellé, "nous avons contacté la Fondation Anne Frank en Suisse, qui détient les droits du journal, des photos personnelles et des témoignages. Ils ont été séduits par l’originalité du projet et nous ont ouvert leurs portes."
Destin tragique
Anne Frank, c’est cette jeune Juive Allemande, qui se cache avec sa famille pour échapper aux nazis. Dans son journal intime – qui fut retrouvé et publié en 1947, avant d’être traduit dans 70 langues et de devenir le symbole historique que l’on connaît –, elle s’adresse à son amie imaginaire Kitty, et lui raconte son quotidien.
Après 761 jours de clandestinité, elle est arrêtée et déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen. "Anne Frank, Journal d’une adolescente" donne vie à Kitty à travers cinq jeunes filles qui sont les dépositaires de sa mémoire.
Diffusé le 4 mars sur France 2, ce film documentaire de 90 minutes, produit par le groupe Banijay, sera projeté en avant-première le 1er mars à la Cinémathèque de Nice, en présence d’Alexandre Moix et de Patrice Gellé.
Un documentaire innovant
Le réalisateur a souhaité "créer un documentaire innovant, allant au-delà des archives". Anne Frank raconte sa vie à travers des reconstitutions cinématographiques. "Nous avons eu l’opportunité de tourner dans sa maison et avons reconstitué l’annexe, la bibliothèque pivotante et sa chambre", déclare Patrice Gellé. Pour toucher la jeunesse, ils ont établi un dialogue entre passé et présent en incluant cinq adolescentes d’aujourd’hui pour incarner Kitty. Des jeunes filles d’aujourd’hui dont le quotidien fait écho aux écrits de la disparue. "Elle rêvait de retrouver sa liberté, de se balader, d’aller au cinéma… Chaque Kitty vit ce qu’elle aurait aimé vivre."
Ado avant tout
Objectif: "d’une part, montrer ce que signifiait être une jeune fille en temps de guerre et, d’autre part, souligner qu’elle était une adolescente comme les autres". Anne Frank se posait les mêmes questions que les jeunes de notre époque. "C’est l’âge où le corps change, où l’on rencontre son premier amour, où les relations familiales sont compliquées", explique Alexandre Moix.
Elle se découvrait tout en étant témoin de l’Histoire. "Depuis l’annexe, elle voyait les rafles. En écoutant la radio, elle savait ce qu’il se passait dehors. Elle documentait tout cela pour la postérité. Ce qui est frappant, c’est la modernité de son récit: Anne était avant-gardiste, elle portait des messages féministes."
> Avant-première, samedi 1er mars à 19h, à la Cinémathèque de Nice (cinéma Mégarama Vauban). Entrée libre dans la limite des places disponibles.
> Mardi 4 mars à 21h10 sur France 2.
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