Les résultats sont tombés à 20 heures pétantes, annonçant la fin d'une majorité absolue pour Emmanuel Macron. Le parti présidentiel arrive en-dessous des 289 sièges requis et laisse échapper cette majorité si précieuse. Ce sera donc une majorité relative pour l'actuel gouvernement.
Ces élections législatives laissent transparaître une tripolarisation du paysage politique français. La majorité présidentielle, qui avance sous l'étiquette Ensemble!, est prise en étau entre l'extrême gauche et l'extrême droite.
Bien loin du traditionnel clivage droite-gauche, le nouveau visage de l'hémicycle inquiète pour la suite des événements, avec notamment la peur d'un interventionnisme constant qui pourrait rendre difficile l'exécution des mesures prévues par le gouvernement.
Le clan d'Emmanuel Macron a réagi à l'annonce des résultats de ce second tour des législatives. Avec 46% des citoyens français qui se sont rendus aux urnes, c'est une véritable guerre des clans qui s'annoncent au sein de l'hémicycle.
"Une situation inédite qui constitue un risque pour notre pays"
La Première ministre Elisabeth Borne a réagi en déclarant qu’elle travaillerait "dès demain à construire une majorité d’action", car "il n’y a pas d’alternative". "Nous travaillerons dès demain à construire une majorité d’action, il n’y a pas d’alternative à ce rassemblement pour garantir à notre pays la stabilité et continuer les réformes nécessaires", a dit la cheffe du gouvernement depuis Matignon, après avoir estimé que la France se trouvait dans une "situation inédite" qui "constitue un risque pour notre pays".
Réforme des retraites, lutte contre l'inflation... Autant de sujets de friction, qui laissent présager des discordes entre les différentes couleurs représentées dans l'hémicycle.
"On composera avec tous ceux qui veulent faire avancer le pays. La main est tendue" en direction des "modérés de gauche ou de droite", a déclaré la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire.
De son côté, Gabriel Attal s'est également exprimé suite à l'annonce des résultats de ce second tour: "Ce qui se dessine est une situation inédite dans la vie politique et parlementaire, qui va nous imposer de dépasser nos certitudes, nos clivages", a jugé, de son côté, M. Attal.
Une première depuis l'instauration du quinquennat
C'est le quinquennat des situations inédites. Après une réélection du président de la République qui avait mis fin à des décennies d'alternance politique, c'est désormais une première depuis l'instauration du quinquennat en 2002: le parti présidentiel n'obtient pas la majorité absolue.
Il faut en effet remonter à l'année 1988 pour trouves un précédent similaire à celui d'aujourd'hui. À l'époque, le Premier ministre Michel Rocard n'avait obtenu qu'une majorité relative dans l'hémicycle avec seulement 275 sièges et avait dû gouverner en ménageant la droite et la gauche.
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