Lancement de la campagne: un air de déjà-vu
Au coup d'envoi de la course à la Maison-Blanche en janvier, l'ex-ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley assure un semblant de concurrence face à Donald Trump mais le succès de l'ancien président est écrasant lors des primaires républicaines.
Officialisé dès mars, ce nouveau duel Trump-Biden à l'air de déjà-vu peine à enthousiasmer les Américains.
Condamnation pénale, trois autres inculpations
En avril, le premier procès pénal d'un ancien président américain s'ouvre à New York. Après des semaines d'audiences ultra médiatisées, Donald Trump est reconnu coupable de paiements dissimulés à une ancienne star de films pornographiques lors de sa campagne présidentielle de 2016.
Ni ce verdict historique ni ses trois autres inculpations au pénal n'entament sa cote de popularité. Au contraire, ses soutiens dénoncent une persécution politique. Les démocrates le qualifient eux de "repris de justice".
La Cour suprême, à majorité conservatrice, affaiblit à l'été les poursuites pénales le visant. Celles en Floride sont même annulées et le prononcé de sa peine à New York est repoussé à après le scrutin.
Tentatives d'assassinat
Des coups de feu, du sang, un poing levé et un cri de défi "fight, fight, fight" ("Battez-vous"): des images pour l'histoire.
Le 13 juillet, Donald Trump ressort l'oreille ensanglantée d'un meeting de campagne en Pennsylvanie. Il vient de survivre à une tentative d'assassinat.
Comme miraculé, pansement sur l'oreille droite, il est consacré peu après lors de la convention républicaine.
En septembre, le milliardaire est de nouveau visé par une tentative d'assassinat sur son golf, en Floride.
Face-à-face acrimonieux
Le 10 septembre, Donald Trump et Kamala Harris s'affrontent lors de leur unique débat. Le républicain refusera un autre face-à-face.
De l'avis général, la démocrate prend l'ascendant, attaquant son rival sur les sujets les plus susceptibles de blesser son ego: l'affluence à ses meetings ou encore sa réputation à l'étranger.
Le milliardaire, visage fermé, déploie ses attaques habituelles, notamment sur l'immigration. Il affirme faussement que "des millions de personnes" affluent aux Etats-Unis "depuis les prisons, les établissements psychiatriques et les asiles d'aliénés" de l'étranger pour commettre des crimes.
Il n'hésite pas aussi à reprendre l'accusation mensongère de son camp selon laquelle des sans-papiers haïtiens mangent "des chats et des chiens" dans une ville de l'Ohio, affirmation démentie par les autorités et la police locales.
Sur internet, les moqueries commencent immédiatement et les allégations de Donald Trump sont remixées sur des airs de rap ou de reggae en paroles de chanson, comme par l'artiste CasaDi Music sur TikTok. Des milliers d'internautes, dont la championne olympique Gabby Thomas, se filment en train de danser sur ces morceaux improbables.
Au-delà de ces "memes" ironiques, la multiplication des menaces contre les Haïtiens et la fermeture d'écoles montrent la face sombre de la stratégie de campagne antimigrants de Trump.
Donald Trump à la friteuse chez McDo
Donald Trump s'est mis en scène fin octobre dans un fast-food de McDonald's en Pennsylvanie, jouant le rôle d'un employé à la friteuse.
Face à la friteuse, le candidat républicain a appris à égoutter le panier à friture, salant généreusement les frites et les mettant en sachet.
Un moment qui a tellement plu à son équipe de campagne, qu'elle a décidé de vendre des tee-shirts avec l'image de Donald Trump au McDo, accompagné du mot "MAGADonald's", en référence à son slogan "Make America Great Again" ("Rendre sa grandeur à l'Amérique").
Kamala Harris affirme avoir eu un job d'été chez McDonald's, en 1983, quand elle était étudiante. Elle aurait alterné entre la caisse enregistreuse, la friteuse et la machine à glaces d'un restaurant d'Alameda, près d'Oakland en Californie.
Donald Trump affirme que cela est un mensonge, par pur opportunisme électoral. Le petit boulot au fast-food est en effet une réalité à laquelle peuvent s'identifier des millions d'Américains.
Dernière ligne droite
À l'approche du Jour J, les deux candidats, que tout oppose et que les sondages ne parviennent pas à départager, mettent les bouchées doubles pour convaincre les électeurs indécis.
Donald Trump tient fin octobre un grand rassemblement au mythique Madison Square Garden de New York, ville qui l'a vu naître.
Il y accuse sa rivale d'avoir "détruit le pays" et se pose en sauveur devant 20.000 personnes, lors d'un meeting au cours duquel ses lieutenants abondent des heures durant de rhétorique sexiste et raciste.
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