Le 24 juillet 2025, Emmanuel Macron a pris tout le monde de court en annonçant que la France reconnaîtrait officiellement l’État de Palestine lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies en septembre.
Ce geste fort, inédit parmi les pays du G7, marque une rupture nette avec la tradition diplomatique française d’équilibre prudent. Pourtant, cette initiative audacieuse place Paris en position d’isolement au sein du club des grandes puissances occidentales.
La critique virulente des États-Unis
La France justifie sa décision comme un levier pour relancer un processus de paix figé, estimant que "la solution à deux États" est en péril. Emmanuel Macron insiste sur la nécessité d’une reconnaissance formelle pour garantir la viabilité de la Palestine et favoriser la sécurité au Proche-Orient. Mais ce choix est loin de faire l’unanimité.
Aux États-Unis, l’annonce a provoqué une volée de critiques. Marco Rubio, secrétaire d’État américain, a fustigé une "décision imprudente" qui "ne sert que la propagande du Hamas" et constitue "un camouflet pour les victimes du 7 octobre".
De son côté, Mike Huckabee, ambassadeur américain en Israël et ancien gouverneur de l’Arkansas, a ironisé sur la proposition française, évoquant sur le réseau X (ex-Twitter) une offre fictive de la Côte d’Azur comme terre d’accueil du nouvel État palestinien, dans une charge sarcastique contre ce qu’il qualifie de "déclaration unilatérale" de Macron.
Pourquoi cette fracture au sein du G7 ?
Les autres membres du G7 - Royaume-Uni, Allemagne, Canada, Italie, Japon - restent très réservés sur la reconnaissance unilatérale de la Palestine. Leur ligne est celle de la prudence, préférant que la création d’un État palestinien résulte de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.
Ils redoutent qu’un geste isolé ne vienne envenimer davantage un conflit déjà particulièrement volatile et ne mette en péril les efforts diplomatiques encore en cours.
L’isolement de la France sur ce sujet reflète un équilibre fragile entre principes et pragmatisme. À court terme, elle subit des critiques, mais sur le long terme, son initiative pourrait inspirer d’autres pays. La prise de position d'Emmanuel Macron semble viser à relancer un dossier au point mort.
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