Le Premier ministre a choisi d'engager la responsabilité de son gouvernement devant l'Assemblée nationale sur son plan d'économies, comme le prévoit l'article 49 alinéa 1 de la Constitution.
C'est la 42e fois qu'il est fait usage du 49-1 sous la Ve République. Avant François Bayrou, jamais un "49-1" n'a provoqué la chute de l'exécutif. Sa dernière utilisation, en juillet 2020, était sans risque: le camp présidentiel d'Emmanuel Macron et son Premier ministre, Jean Castex, disposaient alors d'une confortable majorité, contrairement à la situation actuelle.
En cas de démission de l'actuel Premier ministre, trois scénarios peuvent être envisagés par Emmanuel Macron.
La nomination d'un nouveau Premier ministre
Emmanuel Macron est de nouveau à la recherche d'un Premier ministre, le troisième depuis qu'aucune majorité ne s'est dégagée à l'Assemblée nationale après la dissolution, en juin 2024.
Après le président du Sénat Gérard Larcher vendredi, il recevra lundi la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, d'après son entourage. Ses proches n'excluent pas une prise de parole dans les prochains jours, peut-être dès mardi, évoquant un chef de l'État qui, cette fois, veut aller vite.
Dans la course au successeur, le PS s'est placé au centre du jeu, Olivier Faure se déclarant "prêt" pour Matignon.
Mais si Emmanuel Macron a demandé aux chefs du camp gouvernemental de "travailler" avec les socialistes, peu dans son entourage pensent qu'il nommera le premier secrétaire du Parti socialiste, qui rejette l'idée d'un gouvernement "commun" avec des macronistes.
Et le patron des Républicains Bruno Retailleau a prévenu: "hors de question" d'accepter un Premier ministre socialiste.
Plusieurs noms circulent d'ores et déjà pour Matignon: les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé), Éric Lombard (Économie), le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand ou encore l'ancien chef de la diplomatie et ex-socialiste Jean-Yves Le Drian.
La dissolution de l'Assemblée nationale
Dans le cas d'une impossibilité de nommer un Premier ministre consensuel, Emmanuel Macron pourrait dissoudre l'Assemblée nationale en vertu de l’article 12 de la Constitution.
Le Rassemblement national pousse pour sa part pour de nouvelles législatives anticipées, qu'il dit cette fois pouvoir gagner.
Marine Le Pen - qui connaîtra lundi la date de son procès en appel dans l'affaire des assistants d'eurodéputés lui valant une inéligibilité - s'est dite prête à "sacrifier" son mandat de députée pour porter son parti à Matignon.
Mais si cette solution n'est pas privilégiée par le président, le député RN Jean-Philippe Tanguy a promis de ne pas "censurer tout et n'importe quoi".
Dans les colonnes du Parisien, le président du Sénat Gérard Larcher est quant à lui hostile à une dissolution: "Que va-t-elle apporter?"
La décision reviendra in fine au président de la République.
La démission du président de la République
Réclamée par la France Insoumise et le Rassemblement national, la démission d'Emmanuel Macron est-elle envisagée? Le président de la République l'a déjà balayé d'un revers de main, excluant formellement de démissionner avant le terme de son mandat en 2027 et exprimant sa volonté de présider "jusqu’au dernier quart d’heure".
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