Le RN en force, Les Républicains résistent, claque pour Macron et Estrosi... ce qu'il faut retenir des législatives dans les Alpes-Maritimes

Les électeurs envoient à l’Assemblée trois candidats du Rassemblement national qui réalise un score historique. Mieux que la majorité présidentielle qui perd le match face aux Républicains.

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Eric Galliano Publié le 20/06/2022 à 01:00, mis à jour le 20/06/2022 à 01:00
synthese
Dans la 6ecirconscription, le frontiste Bryan Masson est élu député à 25 ans. Patrice Lapoirie / PQR

Il y a cinq ans, les Alpes-Maritimes faisaient partie des rares départements de France à contenir la vague des "marcheurs" qui venaient d’installer Emmanuel Macron à l’Élysée pour son premier mandat. Ces terres historiquement de droite conservaient alors six des neuf circonscriptions du département. Mais ça, c’était avant la défection du maire de Nice qui, lors des régionales l’an passé, a fini par tourner le dos à la famille LR.

Une défection qui en a appelé d’autres, jusqu’à ce changement d’étiquette de la députée LR sortante de la 5e circonscription, Marine Brenier, quelques jours seulement avant le premier tour des législatives. Pour ce scrutin, Christian Estrosi avait envoyé en première ligne deux de ses lieutenants, Philippe Pradal et Graig Monetti, candidats dans la 3e et la 1re circonscription. Il est allé soutenir Jean-Bernard Mion à Cagnes et Loïc Dombreval à Carros... Bref, le nouvel homme lige d’Emmanuel Macron dans le département n’a pas ménagé ses efforts dans cette campagne. Et il en a mal été récompensé.

Les voix d’Estrosi et de Macron ne se sont pas additionnées

Philippe Pradal, l’ancien premier adjoint de Christian Estrosi, se retrouve bien seul pour représenter les couleurs d’Ensemble! à l’Assemblée nationale. Le candidat de la 3e circonscription a profité de la guerre fratricide opposant à l’extrême droite Benoît Kandel et Philippe Vardon. Il s’est retrouvé, dimanche dernier, en duel face au seul candidat Nupes encore en lice dans le département. Mais Enzo Giusti n’a pas su concrétiser "l’espoir" qu’il a ainsi suscité au sein de cette gauche azuréenne qui n’avait plus envoyé de député azuréen à l’Assemblée, depuis 20 ans.

À l’exception, donc, de Philippe Pradal dans la 3e, tous les autres candidats de la majorité présidentielle ont perdu leurs duels ce dimanche. À commencer par les sortants Loïc Dombreval dans la 2e et Alexandra Valetta-Ardisson dans la 4e. Y compris les duels les plus intimes. Ceux où se jouait par procuration le match entre Christian Estrosi et son ancien directeur de cabinet, Eric Ciotti. Non seulement, le député sortant de la 1re circonscription ne s’est pas fait ravir son siège par le jeune adjoint au maire de Nice Graig Monetti, mais il a aussi vu sa protégée, Christelle d’Intorni, évincer de l’Assemblée Marine Brenier dans la 5e.

Ce dimanche, les voix du maire de Nice et celles du président de la République ne se sont pas additionnées. Le parti d’Emmanuel Macron ne conserve qu’un siège sur les trois dont il disposait depuis 2017.

Les Républicains ne sont pas morts

On croyait Les Républicains enterrés au même titre que le PS depuis le résultat calamiteux de Valérie Pécresse à l’élection présidentielle. Localement ce n’est manifestement pas le cas. La droite républicaine a remporté ce dimanche plus de la moitié des circonscriptions des Alpes-Maritimes. Eric Ciotti, mais aussi Michèle Tabarot dans la 9e circonscription et Eric Pauget dans la 7e se sont fait réélire assez confortablement puisqu’ils devancent leur adversaire de près de dix points.

Dans la très cannoise 8e circonscription, Alexandra Martin a réussi haut la main son baptême du feu face Jean-Valéry Desens et succède donc à l’ancien maire de Cannes, Bernard Brochand, qui ne se représentait pas. Avec 69,27%, elle est même la mieux élue des députés azuréens. Les Républicains tiennent donc l’ouest du département et se taillent deux circonscriptions dans la métropole niçoise. La droite traditionnelle fait plus que tirer son épingle du jeu à l’occasion de ce scrutin... Même si elle se fait déborder à son extrême droite.

La victoire est surtout historique pour le Rassemblement national

Si la percée nationale de l’union des forces écologiques et sociales (Nupes) ne se confirme pas au niveau départemental, en revanche celle du Rassemblement nationale est bel et bien tangible. Les Alpes-Maritimes offrent au parti de Marine Le Pen pas moins de trois sièges. Le secrétaire départemental du RN Lionel Tivoli dans la 2e, la nouvelle femme forte du parti Alexandra Masson dans la 4e, et même le jeune Bryan Masson, à un millier de voix près dans la 6e se sont imposés lors de ce second tour des législatives.

Un résultat historique. Même si dire que le parti à la flamme tricolore n’a jamais eu de député issu des Alpes-Maritimes serait faux. En fait, il en a eu deux: Jacques Peyrat et Albert Peyron. Mais c’était en 1986 à l’occasion d’un scrutin très particulier, pour ne pas dire unique. Celui de la huitième mandature de la Ve République. Le vote s’était alors fait à la proportionnelle partielle, non pas par circonscription mais sur la base de listes départementales.

Et pourtant, en valeur absolue...

La dissolution deux ans plus tard a mis un terme à l’expérience qui n’a jamais été renouvelée depuis. D’ailleurs, à la proportionnelle, le résultat aurait été tout autre car, en nombre de voix, les écarts entre les trois premières forces politiques du département se resserrent: les candidats de la majorité présidentielle totalisent 121.908 bulletins ce dimanche, 20.000 de plus en fait que ceux cumulés par les candidats LR qui, eux-mêmes, devancent les représentants du Rassemblement national encore présents de 16.500 voix...

Mais les jeux électoraux sont ainsi faits.

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