"Le Grand Nord est en effet fort et libre": Charles III défend la souveraineté du Canada face aux menaces de Donald Trump

Le roi Charles III a défendu mardi à Ottawa la souveraineté du Canada, pays dont il est le chef d'Etat et qui traverse une crise sans précédent en raison des menaces d'annexion de Donald Trump.

AFP Publié le 28/05/2025 à 08:24, mis à jour le 28/05/2025 à 08:25

"La démocratie, le pluralisme, la primauté du droit, l'autodétermination et la liberté sont des valeurs chères aux yeux des Canadiens et des Canadiennes, des valeurs que le gouvernement est déterminé à protéger", a déclaré le roi dans un discours prononcé pour la réouverture du parlement, temps fort d'une visite hautement symbolique au Canada.

Le nouveau Premier ministre canadien Mark Carney a voulu faire de cette visite de deux jours, vue comme un "honneur historique", une démonstration de souveraineté face au voisin du sud et aux velléités de Donald Trump de faire du Canada le 51e Etat américain.

Une éventualité à nouveau évoquée mardi par le locataire de la Maison Blanche.

"J'ai dit au Canada, qui veut vraiment faire partie de notre fabuleux Dôme d'or, qu'il lui en coûtera 61 milliards de dollars s'il reste une nation séparée (...) mais qu'il ne lui en coûtera RIEN s'il devient notre cher 51e Etat", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, en référence à son projet de bouclier antimissiles. Il a assuré qu'Ottawa "étudiait" cette offre.

C'est à l'invitation de M. Carney que Charles III a fait exceptionnellement le déplacement pour cette allocution qui est en principe prononcée par le représentant de la couronne britannique au Canada, le gouverneur général.

Si le roi Charles III a prononcé le discours - en anglais et même par moments en français - comme s'il s'agissait de ses propres mots, il a en réalité été rédigé par le cabinet du Premier ministre et visait à détailler le programme du nouveau gouvernement de centre-gauche, en place depuis les élections législatives du 28 avril.

La campagne électorale avait été entièrement centrée sur le président américain et ses menaces commerciales comme politiques.

Depuis qu'il est devenu Premier ministre en mars, Mark Carney, un technocrate sans expérience politique, a plusieurs fois martelé que le Canada ne se laisserait pas faire. Et ce discours du trône l'a encore rappelé, dans un langage diplomatique prudent.

"Le Canada fait face à des défis qui, dans nos vies, sont sans précédent", a déclaré Charles III, parlant d'un "moment décisif".

Les bouleversements actuels représentent une "occasion incroyable" pour le pays de "forger de nouvelles alliances et une nouvelle économie au service de toute sa population", a ajouté le roi.

Le pays est "prêt à bâtir une coalition de nations" qui croient "en la coopération internationale et le libre-échange de biens, de services et d'idées", a-t-il ajouté, alors que Donald Trump continue de brandir à tout-va des menaces de droits de douane.

"Message à Trump"

Le discours s'est conclu par une allusion à l'hymne national canadien, rappelant que "le Grand Nord est en effet fort et libre", déclenchant de longs applaudissements dans la chambre du Sénat.

"Notre souveraineté est forte", a ensuite souligné Mark Carney.

Sous le ciel bleu, Charles III a longuement serré la main de gens massés le long d'une clôture de sécurité, souriant et disant un mot à chacun. Il a ensuite assisté à une dernière cérémonie avec son épouse Camilla avant de quitter le sol canadien.

Mardi matin, des milliers de personnes de tous âges s'étaient rassemblées le long du parcours du cortège pour apercevoir le couple royal dans leur voiture de cérémonie tirée par des chevaux.

Dans une atmosphère festive, elles ont agité des drapeaux canadiens et l'Union Jack, la bannière britannique.

Kirsten Hanson, 44 ans, s'est réjouie du soutien royal. "S'il peut faire quoi que ce soit pour démontrer la souveraineté du Canada, c'est fantastique", a-t-elle dit à l'AFP. "Personne ne veut être absorbé par les États-Unis".

La visite du roi est un "message à Donald Trump" pour lui montrer que le "Canada n'est pas seul dans ce combat", a expliqué Félix Mathieu, professeur à l'Université du Québec en Outaouais. "C'est extraordinaire car c'est seulement la troisième fois que le souverain lit ce discours".

En effet, Elizabeth II, la mère du roi Charles, n'était venue prononcer le discours du trône qu'à deux reprises lors de son long règne, en 1957 et en 1977.

"Le Canada a été un peu malmené ces derniers temps" par le président américain, affirme Tom Fleming. Pour cet homme de 83 ans, il est donc "très important" que Charles et Camilla "se montrent et fassent sentir leur présence".

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