Il doit "remplacer les deux Air Force One": quel est ce "Palace dans le ciel" qui serait offert à Donald Trump pour son usage officiel par la famille royale au Qatar?

La polémique a enflé dimanche aux Etats-Unis autour d'un avion en passe d'être offert pour l'usage officiel de Donald Trump, un "cadeau" qui selon les médias américains provient du Qatar.

La rédaction avec AFP Publié le 12/05/2025 à 18:10, mis à jour le 12/05/2025 à 18:10
Selon Donald Trump, l'avion offert par le Qatar devrait "remplacer temporairement" les deux Air Force One vieillissants. Photo Karol Ciesluk/Istock

L'affaire porte sur un Boeing 747-8 Jumbo estimé à 400 millions de dollars par les experts, que la chaîne ABC News a qualifié de "Palace dans le ciel" offert par la famille royale qatarie.

Sans mentionner le Qatar, le président américain a évoqué sur son réseau Truth Social un "cadeau", fruit d'une opération "tout à fait publique et transparente" au bénéfice du ministère de la Défense. Selon lui, cet appareil "gratuit" doit "remplacer temporairement" les deux vieillissants Air Force One, nom donné aux avions présidentiels.

Ce cadeau pose la question de potentiels conflits d'intérêt, d'autant que la Constitution américaine interdit aux dépositaires de l'autorité publique d'accepter des cadeaux "de la part d'un roi ou d'un prince d'un État étranger".

Il pourrait s'agir du bien le plus onéreux jamais offert au gouvernement des Etats-Unis.

Selon la chaîne ABC, qui cite des sources proches du dossier, l'annonce de ce cadeau XXL doit être faite lors de la visite de M. Trump au Moyen-Orient, avec une escale au Qatar, de mardi à vendredi.

Un porte-parole de l'ambassade de l'émirat à Washington, Ali al-Ansari, a cependant affirmé dans un communiqué qu'"aucune décision n'a été prise". "Le possible transfert d'un avion pour utilisation temporaire en tant qu'Air Force One est actuellement en discussion entre les ministères qatari et américain de la Défense".

Le dirigeant républicain compte remplacer les deux Boeing 747-200B actuels, entrés en service en 1990 sous le président George Bush père. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a plusieurs fois pesté contre les coûts de maintenance importants de ces appareils vieillissants.

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Une opération légale pour l'administration Trump

Selon les médias américains, il pourrait continuer à utiliser le nouvel avion après avoir quitté ses fonctions car la propriété en serait alors transférée de l'Armée de l'air à sa fondation.

D'après ABC, l'administration Trump considère que l'opération est légale. Des sources au sein du ministère de la Justice et de la Maison Blanche arguent notamment que le cadeau serait offert non pas à un individu en particulier mais à l'Armée de l'air, et qu'aucune faveur ne serait accordée en échange.

Contactée par l'AFP, la Maison Blanche n'a pas répondu dans l'immédiat.

Boeing avait promis en 2018 de livrer deux nouveaux appareils à l'administration américaine avant fin 2024, mais l'entreprise aéronautique américaine, empêtrée dans des problèmes économiques et de qualité de production, accumule les retards.

Mécontent, Donald Trump avait suggéré en février que le nouvel avion présidentiel pourrait venir "d'un autre pays".

Un tel appareil doit être équipé d'instruments de communication de haute technologie, d'installations médicales et d'un système de défense très performant.

De la "corruption à la vue de tous"

Selon le Wall Street Journal, l'entreprise américaine L3Harris a d'ores et déjà été chargée d'adapter l'avion de luxe qatari à ces besoins.

Dans un courriel adressé à ses sympathisants, le Comité national du parti démocrate a accusé Donald Trump de vouloir "s'enrichir".

Le sénateur Chris Murphy a critiqué une opération "largement illégale", et la députée Kelly Morrison parlé de "corruption à la vue de tous".

M. Trump a affirmé, pour sa part, que ses adversaires politiques "insistent" injustement pour payer une somme considérable, ne mentionnant pas de contrepartie américaine dans cette transaction.

Un même Boeing 747-8 Jumbo offert par le Qatar avait été impliqué dans un imbroglio en Turquie en 2018. Le président turc Recep Tayyip Erdogan l'avait décrit comme un "cadeau" au pays, alors que l'opposition l'accusait de l'avoir acheté pour satisfaire des envies de luxe personnelles.

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