Ce que l’on redoute, on le provoque. On savait le sujet sensible, on le sait désormais sous haute surveillance. La commune de Roquebrune dévoilait, lors du dernier conseil municipal, plusieurs éléments concernant les futurs travaux sur le littoral, notamment ceux relatifs aux établissements de restauration dans le cadre du renouvellement de la délégation de service public.
La majorité laissait entendre que tout avait été fait dans les règles afin d’éviter le scénario mentonnais - dans lequel, après des passages en justice, des établissements n’ont pas pu ouvrir cet été. Le maire, Patrick Cesari, a précisé que le projet roquebrunois a été validé par les services de l’État après "deux réunions de travail."
Néanmoins, ces derniers ont souhaité réagir pour dissiper tout malentendu ou ambiguïté qui auraient pu être perçus. À la mairie qui prévoyait l’implantation de deux nouveaux établissements de restauration, en lieu et place des anciens, la préfecture répond catégoriquement: "Il n’y aura pas d’établissements réinstallés à l’endroit de ceux qui vont être démolis." "Cinq lots seront mis en place, reprend-elle, dont quatre concédés par le biais de délégations de service public (deux établissements balnéaires, un lot nautique, un espace ludique, une handiplage). Les lots balnéaires sont: un lot de petite restauration type snack (avec transats), un lot de terrasse et transats au droit du Solenzara, restaurant situé hors concession de plage (déjà présent dans la concession actuelle). On passe donc de trois lots de restauration (les deux restaurants à démolir+la terrasse du Solenzara) à deux lots comme décrit précédemment."
La préfecture rappelle que la période d’ouverture des établissements s’étend du 1er avril au 30 septembre (donc six mois), ce qui correspond aux périodes d’ouverture actuelles. "La possibilité d’ouvrir à l’année n’est d’ailleurs pas prévue au cahier des charges", précise-t-elle.
"La préfecture a raison…"
Du côté de la municipalité, on dissipe aussi tous les doutes, en faisant la distinction entre le domaine public maritime et le domaine public communal. "La préfecture a raison: aucune structure ne sera maintenue ou installée sur le domaine public maritime. Les établissements Cocody Sun et Le Fanal ont vocation à être démontés à l’issue de la saison estivale. La Ville étudie actuellement la possibilité de proposer deux nouvelles structures qui pourront être implantées, dès la saison prochaine, sur le domaine public communal. Des études de faisabilité sont en cours d’élaboration."
Elle précise par ailleurs, concernant les délégations de service public liées à l’exploitation des plages, que la procédure de mise en concurrence a bien été engagée. Elle porte notamment sur les jeux de plage, l’exploitation de la plage du Solenzara, un service de plage avec transats à proximité de l’handiplage, ainsi qu’un espace de petite restauration sur l’épi situé en face du Fanal lié à des activités nautiques.
Dans ce dossier, la préfecture veille autant aux faits qu’aux mots. Sa prise de parole, rare à ce stade d’un projet communal, traduit une volonté claire : éviter toute approximation ou interprétation hasardeuse. À Roquebrune comme ailleurs, l’État entend garder la main sur l’usage du domaine public maritime, quitte à recadrer publiquement les intentions affichées. Une manière de rappeler que, sur le littoral, rien ne se fait sans son aval - ni dans les actes, ni dans le discours.
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