"Ça ne me dérange pas d’être qualifié de ciottiste": Sébastien Olharan est l’invité de "L’Interview à la une"

Le maire Les Républicains de Breil-sur-Roya est très clair sur ses convictions, ce qui le distingue du RN et du macronisme. Celui qu’on dit ambitieux l’est moins sur les affaires mentonnaises.

Frédéric Maurice Publié le 09/03/2024 à 10:00, mis à jour le 09/03/2024 à 10:45
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Sébastien Olharan interrogé par Denis Carreaux, directeur des rédactions du groupe Nice-Matin, et Frédéric Maurice, chef de l’édition de Nice. Photo François Vignola

Ils sont rarissimes Les Républicains à savoir encore ce qui les différencie du Rassemblement national ou du macronisme. Sébastien Olharan est de ceux-là.

C’est un maire de Breil-sur-Roya très clair sur ses convictions qui est l’invité de L’Interview à la une. Clair aussi sur sa filiation politique : le "bébé Ciotti " assume le sobriquet.

En revanche, le 7e vice-président de la communauté d’agglomération de la Riviera française (Carf) se montre nettement plus hésitant sur les conséquences politiques des affaires judiciaires agitant Menton.

Car il sait que d'aucuns le verraient bien se poser en recours dans la cité des citrons. Mais à tout juste 30 ans, Olharan se montre prudent. Une vidéo à voir, les déclarations les plus fortes à lire.

"L’inscription de l’IVG dans la Constitution n’a d’autre utilité que symbolique"

"C’est un beau symbole, une façon de réaffirmer notre attachement à ce droit pour les femmes de disposer de leur corps. Est-ce que ça peut ouvrir la porte à une course à l’échalote pour inscrire dans la Constitution tous les droits fondamentaux qui n’y figurent pas? C’est le risque. Je pense que j’aurais voté pour. Ça peut être un message fort envoyé à destination d’autres pays."

"Ne pas débloquer le tunnel de Tende, c’est entraver le développement de la vallée de la Roya"

"Je serai extrêmement surpris si cette ouverture pouvait survenir avant la fin de 2024. Aujourd’hui, les contribuables payent et c’est l’entreprise ou le maître d’ouvrage qui décide. Donc je demande à l’État français de faire en sorte que les engagements pris par les Italiens, qui ont la maîtrise d’ouvrage du chantier, soient tenus. On se sent totalement impuissants. Beaucoup de membres du gouvernement italien se sont déplacés, jamais un membre du gouvernement français."

"Ce radar a des conséquences économiques et sociales lourdes pour beaucoup de familles de la vallée"

"Ce radar flashe toujours à 50 km/h dans une grande ligne droite où c’est quasiment impossible de tenir cette vitesse. En réalité il ne flashe pas. C’est aussi ce qui fait que beaucoup de gens se sont fait prendre un grand nombre de fois parce qu’il n’y a aucun aucune façon de savoir qu’on a été pris pour excès de vitesse. Un restaurateur de Breil-sur-Roya a reçu 28 contraventions pour des excès de vitesse à 55km/h! Il faudrait faire table rase et rehausser ce radar. Le maire de Vintimille a demandé 70km/h. Au-delà, est-ce que cette route appartient à l’Italie sur le territoire italien et à la France sur la partie française ou est-ce que c’est une route internationale? Chacun fait ce qu’il a envie sans penser aux conséquences pour les gens qui sont de l’autre côté de la frontière."

"Faire comprendre à M. Herrou qu’il n’est pas au-dessus des lois"

"Je n’ai jamais porté plainte contre personne, j’aurais aimé que ça continue ainsi. Je peux être critiqué. Mais il n’y a aucune raison que j’accepte de me faire insulter, traîner dans la boue, diffamer. Donc je trouvais normal de rétablir mon honneur. La mairie a toujours apporté son soutien à l’association Emmaüs Roya et j’ai toujours fait en sorte qu’on entretienne de bonnes relations avec comme seul objectif l’intérêt du territoire, l’action sociale et le développement agricole qui sont normalement les objectifs de d’Emmaüs Roya."

Après la tempête Alex, "260 millions d’euros pour reconstruire les routes de la vallée de la Roya"

"On a retrouvé la plupart de nos voies de communication. Il n’y a plus d’habitants enclavés. Le Département a fait un travail considérable. Les deux derniers ponts vont être livrés cette année ou au tout début de l’année prochaine. L’enjeu pour Breil, c’est la reconstruction de nos infrastructures sportives et touristiques. Nous avons perdu le camping municipal et je porte un projet d’écovillage de tourisme."

"C’était un jeu dangereux et malsain que d’opposer les vallées ou de les comparer"

"Les vallées sont très différentes. J’ai été extrêmement meurtri par certaines déclarations du président de la Métropole [Christian Estrosi] qui disait : “Quand je vois où vous en êtes alors que moi j’en suis aux finitions pour arriver jusqu’au Boréon.” Dire ça devant des Tendasques dans la douleur, coupés du monde, c’était terrible. Aujourd’hui, on se rend compte que ce n’était pas juste et que dans la Vésubie, beaucoup de choses restent à faire. Dans la Roya, on n’a absolument pas à rougir du travail qui a été fait par le Département des Alpes-Maritimes et la communauté d’agglomération de la Riviera française."

"La solidarité nationale joue à plein pour nous permettre de reconstruire"

"L’État avait annoncé des financements au titre de la dotation de solidarité, du fond Barnier… Ils sont là."

"Toutes ces affaires ne donnent pas une bonne image du territoire de la Riviera française"

"C’est extrêmement dommageable parce que la Carf est liée à l’actualité et à la politique mentonnaises. Ça occupe beaucoup d’énergie de beaucoup de personnes, donc dans le fonctionnement quotidien de la Carf, ça peut avoir des répercussions même si son président a décidé, et c’est une très bonne chose, qu’on ait un directeur général des services qui ne soit plus mutualisé avec la Ville de Menton."

"Je faisais partie de ceux qui pensaient préférable que le président de la Carf ne soit pas le maire de Menton"

"Et ce n’est pas forcément lié à la personne. Quand on voit l’actualité politique mentonnaise, ça aurait pu contribuer à scinder les choses. J’ai été la seule alternative qui s’est positionnée face au maire de Menton. Mais les maires ont fait le choix de garder le maire de Menton comme président de la Carf."

"Il n’y a pas de raison que j’appelle à la démission du président de la Carf"

"C’est aux élus mentonnais de s’exprimer là-dessus. La Carf fonctionne à peu près correctement."

"Les Républicains sont une alternative plus crédible que le Rassemblement national"

"On a du mal à savoir dans un tas domaine, en particulier économique, la politique que le RN veut mettre en œuvre et ses réelles compétences. Il n’y a pas de colonne vertébrale, plutôt une forme d’opportunisme. Autre différence fondamentale: les Républicains prennent leurs responsabilités. Ils siègent dans les assemblées, ils proposent, ils prennent des positions. Le bilan du RN au Parlement européen, c’est zéro. Je ne conçois pas la politique uniquement comme des effets de tribune et surfer sur des vagues de mécontentement. La politique, c’est du travail au quotidien, même quand on est dans l’opposition."

"La droite doit porter une politique de droite"

"Longtemps on a essayé de ne pas trop mécontenter la gauche. On a abandonné des idées dont le RN s’est emparé. Éric Ciotti adopte la ligne attendue par nos électeurs. C’est comme ça qu’on pourra conquérir en portant des idées fortes de droite, notamment sur l’autorité, la baisse de la fiscalité. C’est le cas au Département: on mène une politique conforme à nos engagements. On a baissé les impôts, on a désendetté."

"Je ne suis pas macroniste parce que je ne sais pas ce que ça veut dire"

"J’ai suivi d’assez près la campagne électorale d’Emmanuel Macron en 2017. C’était le vide de la pensée et des discours très creux pour ratisser le plus large possible. J’aime qu’on prenne des engagements clairs, fermes, nets. Pour moi, la macronie, c’est un coup de barre à droite, un coup à gauche. Il n’y a pas de colonne vertébrale idéologique. Ça se traduit par augmenter la dépense publique et ne rien faire dans le domaine de la sécurité et du rétablissement de l’autorité."

"Ça ne me dérange pas d’être qualifié de ciottiste "

"J’ai beaucoup appris en politique au contact d’Éric Ciotti, encore aujourd’hui. J’ai beaucoup de chance de pouvoir compter sur son soutien. Je considère par ailleurs être globalement sur sa ligne politique donc. C’est quelqu’un de droit et de conviction."

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