Il se faisait discret depuis quelques temps. Peu présent lors des dernières assemblées délibérantes, son nom n’était même plus associé aux publications du groupe d’opposition "Menton avec Vous", dont il était la tête de liste lors des élections municipales de 2022.
Ce samedi en début de journée, la sentence (que certains murmuraient déjà) est tombée officiellement: Anthony Malvault a pris ses distances avec la vie politique municipale. Dans un long communiqué publié sur les réseaux sociaux, l’homme de 35 ans a fait le point sur son "silence". "Oui, je me suis mis en retrait. Pas par faiblesse. Mais par refus d’être complice d’un système malhonnête." Pour illustrer ses propos, celui qui estime que la politique doit être un "engagement sincère" fustige l’affaire Messina dont les remous juridiques ne cessent d’éclabousser Menton.
Six fois convoqué au tribunal
"Même si vous n’êtes pas dans la majorité, on vous pointe du doigt, confie l’élu d’opposition contacté après la parution de son communiqué. Médiatiquement parlant, tout cela a renvoyé une image négative de la politique locale. C’était dur pour nous, même en tant qu’opposants. J’ai toujours voulu être constructif pour faire avancer la commune. Quand il se passe des choses comme ça, on reste focalisé sur les affaires et pas sur le bon sens. Aujourd’hui, je ne veux plus que mon nom soit associé à cela..."
Anthony Mavault brosse un tableau sombre de la vie municipale mentonnaise, où certaines de ses propositions ont été ignorées. Accueil de nuit, cellule de lutte contre le harcèlement: autant de suggestions restées lettre morte. Pire encore, il évoque des "attaques personnelles", notamment des procédures judiciaires, dont l’une provient du maire Yves Juhel (1), initiées à son encontre.
"Six fois, j’ai été convoqué au tribunal simplement parce que certains contestaient mon droit de voter. Six fois, j’ai gagné. Je viens du monde du sport. J’ai toujours pris les coups en face, pas dans le dos...", dit-il, amer.
Un retour à Roquebrune?
En attendant, l’actuel président de la Région Sud-Paca de Taekwondo assume pratiquer la politique de la chaise vide. "J’attends que la justice face son travail. Pour moi, tous les élus auraient dû démissionner dès que l’affaire Messina a éclaté... Une fois qu’on retrouvera des bases saines, je serai prêt à revenir." Dans ce mandat ou le suivant? "Je suis un homme libre, je n’ai jamais été encarté dans un parti. Si j’estime que je peux apporter quelque chose, je le ferai. Je ne suis pas prêt à tout pour le pouvoir. Je veux être là où je suis le plus utile et le plus naturel possible. Pour le moment, j’ai besoin de faire le tri...", indique-t-il, réfutant toute tension avec ses anciens colistiers.
Un recul qui pourrait bien, à terme, lui redonner un rôle politique à Menton... ou bien à Roquebrune. La ville voisine, dont il vient, pourrait voir revenir celui qui avait poussé Patrick Cesari à un second tour en 2020. "Roquebrune est toujours dans mon cœur. On m’a reproché d’être parti. Si je dois faire un retour en politique, ça pourrait aussi être là-bas... Comme dis précédemment, je veux être là où je serai utile..."
1- En août 2024, Yves Juhel avait réclamé sa démission (avec deux autres élus) au tribunal administratif de Nice, aux motifs qu’il n’avait pas voulu "assurer la présidence d’un bureau de vote [pour les élections européennes], obligation pour tous les conseillers en raison de leur fonction." Anthony Malvault avait indiqué à Nice-Matin avoir déclaré son indisponibilité en raison de la participation de Bopha Kong (athlète handisport qu’il sponsorise) aux Jeux paralympiques.
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